Regain d’intérêt sur les Assises nationales…

Depuis quelque temps, on assiste à un certain regain d’intérêt pour les Assises nationales. Apres avoir signé et promis d’appliquer ses conclusions avant de les «tuer» une fois au pouvoir, le candidat Sall devenu président   est retourné «sur les lieux du crime». A  sa suite Issa Sall le leader du Pur est allé chez le doyen Mbow pour parapher la Charte de gouvernance démocratique. Hadjibou Soumaré l’ancien Pm de Wade candidat à la présidentielle de 2019 qui avait cloué les Assisards au pilori promet  d’appliquer les  conclusions des Assises une fois élu. Comme si elles étaient devenues incontournables.  

Avec les conclusions des Assises contenues dans la Charte de gouvernance démocratique, le Sénégal, avait  une chance relative de disposer d’instruments qui pouvaient lui éviter   d’aller dans le sens de changements violents pour assainir la gouvernance démocratique. La charte de bonne gouvernance démocratique, élaborée par les différentes parties prenantes à l’issue des Assises avait  jeté  les bases d’une refondation de la république avec  de nouvelles institutions et des réformes dans divers secteurs prioritaires tels que les institutions politiques, la santé l’éducation etc.

L’équilibre entre les différents pouvoirs était également au cœur des préoccupations des Assisards  qui s’étaient engagés à “mettre un terme, d’une part, à la tendance à la concentration excessive des pouvoirs à la présidence de la République (…) et, d’autre part, à toute immixtion du Président de la République dans le fonctionnement du législatif et du judiciaire”. “L’exécutif dans son ensemble doit s’abstenir de toute interférence dans le fonctionnement normal de la justice.

Le président de la République sera dorénavant passible de poursuites judiciaires pour des délits caractérisés commis dans l’exercice de ses fonctions”, selon les conclusions. Autant de recommandations qui auraient pu épargner le pays des dangers qui aujourd’hui menacent gravement sa paix et sa stabilité.  C’est conscient du fait que l’application des  Assises nationales restreignait considérablement ses pouvoirs que le président Sall a décidé tout simplement de les ranger dans les tiroirs de l’oubli. Non sans déclarer que les Assises ne sont ni le Coran, ni la Bible encore moins la Thora. Mais aujourd’hui, c’est comme s’il était rattrapé par les Assises car tous les facteurs qui avaient concouru à la tenue de ces concertations sont toujours d’actualité.

Et l’exemple le plus illustratif est le malaise que traverse la Justice.   Entre autres réformes proposées par Mbow et ses techniciens, figuraient en bonne place la justice par une réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature .Réforme qui devait consacrer l’indépendance du Csm qui ne devrait plus être présidé par le président de la République. Ce que l’Ums a d’ailleurs toujours réclamé et continue de réclamer  Autre réforme qui lui aurait permis de se concentrer d’avantage sur les problèmes de la République et de pas faire du palais de la République une permanence de l’Apr, est celle qui consiste à se départir de sa casquette de chef de parti.

L’appel à candidature pour les postes stratégiques comme les directions nationales aurait permis non seulement de recruter des  compétences mais aussi de faire de substantielles économies car les promus n’auraient plus besoin de puiser dans les caisses pour alimenter leur base politique pour se maintenir à leur poste.   Mais ces reformes ne vont pas dans le sens des intérêts des politiciens professionnels adeptes du gagner ensemble et se gaver ensemble.

Mais  il semble aujourd’hui  que le système politique  actuel est arrivé à bout de souffle et que viendra un moment où les Assises s’imposeront d’elles mêmes. Car de plus en plus les populations aspirent à une gestion plus rigoureuse et vertueuse de leurs affaires.