Le Président Macky Sall inaugure ce lundi après-midi le Train express régional (Ter). Mais, le moins que l’on puisse dire est que le Ter va rouler sur des difficultés, eu égard aux nombreuses récriminations des populations, qui habitent le long du tracée. De Yarakh (Dakar) à Rufisque, en passant par Pikine Guinaw Rail,Thiaroye, Yeumbeul, Keur Mbaye, Kamb, l’on assiste à un concert de lamentations.
Enclavement, absence de passerelles, insécurité, non-paiement d’indemnités, ça râle de partout. A Yeumbeul Sud certains riverains du chantier du Ter sont dans tous leurs états. Ils ont tenu une assemblée générale le week-end dernier pour exiger le report de l’inauguration du Ter. «Personne n’est contre le projet. Il est d’utilité publique. Mais les autorités ont mis la charrue après les bœufs. Ici nous avons d’énormes problèmes liés à l’insécurité des personnes et de leurs biens. Il y’a un enclavement total. Les populations se déplacement durement», se lamente Docteur Soukeyna Guèye Mbow. Elle ajoute : «C’est pourquoi nous sollicitons le chef de l’Etat de surseoir à l’inauguration de ce jour afin que les problèmes soient réglés d’abord» déclare la présidente du mouvement «Alternative Citoyenne Dieurigne Sa Gokh».
VERS UNE INAUGURATION MOUVEMENTÉE
Mais il est peu probable que cette cause de ces populations trouve un écho favorable. Selon le Ministre chargé du secteur ferroviaire, Abdou Ndéné Ndiaye, toutes les dispositions pratiques sont prises pour que le Président Macky Sall inaugure le Ter.Cependant il risque de voir rouge à Thiaroye et à Guinaw Rail. A Thiaroye Gare, les commerçants impactés par le Ter exigent le paiement de leurs indemnités.
« Nous sommes plus de 800 commerçants, marchands ambulants et tabliers, qui ont perdus des cantines, des tables et autres. Mais depuis 2016, nous courrons après nos indemnisations. L’Apix n’a payé qu’une infime partie. Nous avons nos documents. Nous allons accueillir le Président Sall à notre manière, avec des brassards rouges. Et plus que ça même», avertit Ngagne Amar, en marge d’une rencontre tenue à Thiaroye .Même son de cloche du côté du marché dit « Mame Diarra » à Pikine Ouest. Les quelques 400 commerçants de ce marché, “détruits” par les travaux du Ter, réclament un site de recasement et le paiement de leurs indemnités.
Ils dénoncent aussi l’enclavement et l’insécurité dont souffrent les habitantsd e Guinaw Rail. « Il est très difficile pour les populations de se déplacer. Toutes les issues sont fermées. Les agresseurs dictent leur loi le matin de bonheur, aux heures de travail. Nous sommes fatiguées», crache Mariama Ndiaye. Ababacar Fall renchérit « Ils nous ont tué vivants. Guinaw Rail est une localité oubliée. Nous sommes fatigués», martèle-t-il. Une autre vendeuse de légumes implantée à l’angle d’une maison affiche ses inquiétudes quant à l’insalubrité qui les guette.
«Guinaw rail est une localité qui est difficile d’accès à cause de l’autoroute à péage et de la voie ferrée. Si ajoute, avec le Ter, je me demande comment les camions d’ordres vont pénétrer dans les quartiers. Les rues et les carrefours seront transformés en dépotoir», alerte la mère de famille.
LUNDI COMPLIQUÉ POUR LES POPULATIONS ?
Avec les tests du Ter, ce fut un véritable calvaire pour les populations. à chaque fois les entrées et sorties étaient fermées. Le pire sera vécu aujourd’hui.Toutes les issues des quartiers riverains seront fermées. D’ailleurs des policiers et des gendarmes sont déployés partout, sur la voie ferrée. Malheureusement, il n’y a pas de passerelles, certains tunnels, comme celui de Guinaw Rail est inondé. Hier matin, ça a râlé au niveau du passage à niveau de Thiaroye Gare où les populations étaient bloquées pendant des heures, parce que le Ter effectuait des rotations.