La gendarmerie a réussi à mettre la main sur le sieur N. B. Tall. Ce postier indélicat n’a rien trouvé de mieux à faire dans la nuit du 7 avril dernier que de simuler un braquage dans les locaux de la Poste de Lasser sis à Mboro. Le mis en cause était pourtant le receveur du bureau de la Poste de ce quartier, au moment des faits. Croyant qu’il était plus malin que tout le monde, il a été finalement pris dans son propre piège. Ainsi, lors de cette machination pour brouiller les pistes, il a été retrouvé tôt le matin ligoté, feignant d’être dans un piteux état. La brigade de gendarmerie de Mboro a été aussitôt alerté. Sans se faire prier, les pandores toutes activités cessantes, se sont transportés sur les lieux. Le receveur a été détaché. Dans la foulée, les gendarmes l’ont évacué d’urgence à l’hôpital de Tivaouane. Après quelques jours d’hospitalisation, il est rentré chez lui comme si de rien n’était. En réalité, il ne souffrait de rien du tout. Étant donné qu’au cours de ce soit-disant braquage, plus de 43 millions Fcfa avaient été emporté, les gendarmes ont poursuivi leurs investigations. Et ce, pour tirer cette affaire au clair. L’enquête rondement menée par la brigade de Mbour avec l’appui de leurs frères d’armes de la Section de Recherches de Colobane, a permis de déceler des zones d’ombre dans la déposition du recevoir incriminé. Entendu sur procès-verbal, N. B. Tall a indiqué qu’au moment où il était dans les bras de Morphée, le dimanche 7 avril dernier vers les coups de 4 heures du matin, des individus malintentionnés se sont introduits dans sa chambre, après avoir réussi à démonter le volet de la fenêtre en aluminium. A l’en croire, les bandits qui étaient armés, l’on intimé l’ordre de leur montrer le coffre-fort du bureau de la Poste où était soigneusement rangés plus de 43 millions Fcfa. Craignant pour sa vie, dira-t-il lors de son interrogatoire, il s’est exécuté. Les explications de ce quidam à l’imagination fertile, n’ont pas du tout convaincu les gendarmes-enquêteurs. N. B. Tall qui voulait ainsi se soustraire à l’action de la justice, a été coincé. En effet, il a changé à plusieurs reprises de versions. Tantôt, il prétend que les assaillants étaient au nombre de quatre, tantôt, ils étaient six… L’enquête a permis également de déceler, aussi incroyable que cela puisse paraître, que les serrures du coffre-fort de ce bureau de la Poste où se trouvait le magot volé, sont restées intactes. Au vu des indices graves et concordants de nature à motiver son inculpation pour détournement de deniers publics, N. B. Tall a été écroué le 19 avril dernier, soit 12 jours après les faits. Au terme de son délai légal de garde-à-vue, il a été déféré hier au parquet de Thiès.
Siaka NDONG