Le Sénégal serait-il frappé par la “malédiction” du pétrole ? En tout cas, depuis la diffusion d’un documentaire très controversé, d’une dizaine de minutes par nos confrères de la BBC, intitulé, [Sénégal : Scandale à 10 milliards $ us], le landerneau polico-affairiste du pays de la Téranga s’en est trouvé fortement secoué par cette affaire. Le frère du président des Sénégalais, Aliou Sall, ancien journaliste devenu homme d’affaires, est suspecté d’avoir touché des pots de vin estimé à plusieurs milliards Cfa. Et ce, dans des transactions financières sur les ressources pétrolières et gazières du pays. La réaction du mis en cause ne s’est pas fait attendre. Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, Aliou Sall a formellement rejeté les accusations de BBC. Pour laver son honneur, le petit frère du président est revenu à la charge, quelques jours plus tard, sur sa page Facebook, pour réitérer sa plainte contre la chaîne publique britannique. La plainte brandie par Aliou Sall n’est pas un bluff. Selon ses avocats, elle sera effectivement déposée cette semaine. Le numéro Un sénégalais secoué par cette affaire, ne pouvait plus se taire. Il a décidé de briser l’omerta. Et le lieu choisi pour parler pour la première fois de cette affaire impliquant des privés, selon ses propres termes… était la grande Mosquée de Dakar. C’était en marge de la prière de l’Aïd, communément appelé ici au Sénégal, la Korité – une fête cobsacrant la fin du jeûne chez les musulmans. Le président sénégalais venait de donner le ton d’une contre-offensive- tambour battant- pour sauver le “soldat” Aliou Sall et redorer dans la foulée, le blason du Sénégal. Il a été suivi dans cet exercice de communication tous azimuts par son ministre de la Justice, celui des Affaires étrangères et la porte parole du gouvernement, entre autres personnalités de son régime. L’ancien président sénégalais, Maître Abdoulaye Wade, éclaboussé par la porte parole du gouvernement dans cette affaire, a vite réagi. Il a tout simplement balayé d’un revers de la main le mémorandum du gouvernement.
Comment en est-on arrivé à ce scandale supposé ou réel ? Tribune est allée à la rencontre d’un ancien ministre de l’Énergie du Président Sall qui en sait beaucoup dans ce dossier. À l’en croire, le Président Sall qui est le seul responsable de cette situation, doit en tirer toutes les conséquences. Depuis la diffusion de cette fameuse enquête par la Bbc, le Sénégal est au bord d’un tremblement de terre politique. Malgré les démentis du frère du président, suivis de ceux de British Petroleum (BP) et de l’américain Kosmos Energy cités dans cette affaire de corruption présumée, la société civile sénégalaise est montée au créneau. Elle exige toute la lumière sur cette affaire où de gros bonus auraient été accordés à des privés au détriment des intérêts du peuple sénégalais.
Cette affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets, continue de défrayer la chronique. Et ce, au moment où le Président Macky Sall venait juste d’inaugurer son quinquennat sur fond de “fast-track.”