Marième Soda Diop : «La mendicité est difficile à enrayer»

Le phénomène de la mendicité est une problématique préoccupante au Sénégal. Le dernier recensement réalisé par l’Unicef fait état de près de 30.000 enfants talibés qui squattent tous les jours les rues de la capitale et de sa Banlieue, à la recherche de la pitance. Malgré les programmes entrepris par le pouvoir central pour endiguer la mendicité, le phénomène persiste.
Selon la présidente de l’Association «Daraas Sans Frontières», c’est un phénomène très compliqué à résoudre. Et pour cause ? Elle estime qu’il y a tout une mafia bien organisée derrière. «Il y a beaucoup de faux maîtres coraniques qui utilisent les enfants pour des raisons économiques. Ils prennent les enfants dans leurs villages et les amènent à Dakar ou dans les grandes villes pour les exploiter. C’est comme si, il y a une vraie mafia derrière», affirme Mme Marième Soda Diop. À l’en croire, il ne sera pas facile de régler la question de la mendicité au Sénégal. «Les parents sont aussi complices de cette situation. Car ils attendent des rétributions de la part des «faux» maîtres coraniques qui ont en charge leurs enfants. C’est un phénomène très difficile à enrayer», a-t-elle fait comprendre.
Mais pour la responsable morale de «Daraas Sans Frontières», il faut renforcer les maîtres coraniques qui ne font pas mendier leurs enfants. «Ainsi, tôt ou tard les autres vont rallier, à défaut l’État doit prendre des sanctions». L’association «Daraas Sans Frontières» travaille de son côté à renforcer les «Daraas» où les tenanciers ne font pas faire de la mendicité à leurs enfants talibés. Le mois dernier, elle a offert des consultations médicales gratuites à une cinquantaine d’enfants talibés d’un Daraa établi à Liberté 6. «Nous avons aussi l’ambition de sélectionner deux Daraas dans chaque région du Sénégal pour offrir aux enfants la couverture maladie universelle», ajoute Mme Diop. L’association «Daraas Sans Frontières» a été créée en France. Elle a étendu ses tentacules au Sénégal. «Au départ nous collections des dons en France que nous amenions au Sénégal pour aider les Daraas. Mais nous avons changé de donne pour être plus utiles», explique Marième Soda Diop.

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