Trois élèves seulement de l’école sénégalaise de Bissau ont réussi, à l’issue des épreuves du premier groupe du Bfem 2019 sur 28 candidats ayant composé à Kolda. Sept vont au second tour. Même si ces candidats admissibles réussissaient tous, l’école de Bissau ne pourrait pas atteindre, cette année, les 50%. Alors qu’elle a eu respectivement, 88,23% et 84,61% en 2017 et 2018. Une contreperformance que le directeur explique par la crise que le système éducatif bissau-guinéen a connue durant l’année scolaire. «Il y a eu beaucoup de grèves observées par les enseignants bissau-guinéens cette année. Nos élèves étaient souvent délogés et perturbés par leurs camarades qui ne pouvaient pas faire cours», a fait savoir Sana Sadio.
L’école fait face à une kyrielle de difficultés…
L’école sénégalaise est créée en 2012, suite à une forte demande de Sénégalais basés en Guinée- Bissau. C’est pour permettre à ces compatriotes qui sont en situation de réfugiés, pour l’essentiel, de pouvoir suivre le programme sénégalais sur place. L’école est dans la précarité, selon le Directeur : «Nous savons que nos compatriotes sont dans une situation de vulnérabilité. Ils s’activent essentiellement dans la restauration ou la vente de friperie. Ce qui nous a obligés de fixer la scolarité à 5000 Cfa seulement par mois», a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : «Avec ce montant, il est difficile de faire face aux charges dans ce pays frère où la vie est chère. Nos enseignants font beaucoup de sacrifices. J’ai même pitié d’eux. Mais nous nous battons pour donner un enseignement sénégalais et de qualité à nos jeunes frères».
M. Sadio d’ajouter que son établissement compte, cette année, 569 potaches, du préscolaire à la classe de première. Ils apprennent dans des locaux loués. Cependant, l’établissement comporte 7 classes en abris provisoires, a expliqué le directeur.
«Nous demandons à l’État du Sénégal de nous accorder une subvention»
Pour ce chef d’établissement, seul un appui conséquent de l’État peut lui permettre d’améliorer les conditions de travail et la qualité des enseignements-apprentissages dans cet établissement. Un établissement qui souffre d’un manque criard de tables-bancs. Son implantation en pays lusophone ne lui facilite pas l’acquisition de manuels qui restent une denrée rare, a déploré M. Sadio. C’est pourquoi, il ne cesse de plaider pour bénéficier d’une subvention. «Nous demandons à l’État de nous accorder une subvention», a-t-il lancé. Même s’il reconnaît que l’encadrement pédagogique ne leur a pas fait défaut et que l’Ief et l’Ia de Kolda sont en train de faire de leur mieux pour rendre l’école sénégalaise de Bissau attractive comme établissement d’excellence.