En marge du sommet du G7 auquel il a pris part ès qualité de président du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), Macky Sall a évoqué un pan de l’actualité nationale au cours d’un entretien accordé à Radio France International. Appelé à se prononcer sur «la décrispation politique au Sénégal», dans un contexte où l’hypothèse de gracier Khalifa Sall était agitée aux abords de la tabaski, le président de la République a fait prévaloir ses prérogatives régaliennes en laissant entendre être le seul décisionnaire en la matière. «La décrispation ne saurait être réduite à une dimension de grâce. La grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République. Ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul, et de son appréciation. Donc je ne peux pas discuter de ce que dit la presse par rapport à la grâce. Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire. Annuellement, plus de cent personnes, voire un millier de personnes par an en moyenne, bénéficient de la grâce. Justement, nous voulons revoir notre système pénal pour réduire le nombre de personnes en prison dans ce cadre-là», assure Macky Sall. Le président de la République révèle un secret de polichinelle en laissant entendre que la libération par voie de grâce de l’ancien maire de Dakar reste suspendue à son bon vouloir. Comme l’était celle de Karim Wade. Avant sa réélection, le chef de l’État disait ne pas exclure de libérer Khalifa Sall. «Je ne peux pas écarter, en tant que dirigeant sénégalais, en tant que président de la République, dans une circonstance nouvelle de réélection, si c’est la volonté des Sénégalais, d’engager une nouvelle phase dans la reconstruction nationale. Dans un esprit de renouveau national, de consensus national. Parce qu’il faut savoir tourner des pages aussi», disait-il sur les antennes de France 24. Il semble que cette option ne soit plus à l’ordre du jour – d’autant plus que Khalifa Sall, le principal concerné, dit n’être demandeur de quelque grâce présidentielle que ce soit.