Greenpeace a exhorté hier les gouvernements africains à œuvrer pour l’adoption d’un Traité mondial fort pour les Océans, qui pourrait contribuer à protéger au moins 30% de la haute mer d’ici à 2030.
C’était à l’occasion d’une rencontre avec des autorités sénégalaises, à bord de son bateau Arctic Sunrise, en escale au Sénégal du 11 au 14 septembre. «L’espace maritime, au-delà des Zones économiques exclusives (Zee), constitue la Haute Mer qui représente 43% de la surface du globe et 70% de l’espace vital disponible sur notre planète, terres et mers comprises, soit une superficie de 230 millions de kilomètres carrés. Cet immense espace abrite un monde marin complexe doteì d’une biodiversitéì aussi riche que celle des eaux côtières et des zones terrestres. Ces écosystèmes marins sont la pompe biologique des océans, ils captent le dioxyde de carbone en surface et le stockent dans les profondeurs. Sans ce service essentiel, notre atmosphère contiendrait 50% de gaz carbonique en plus, et la hausse des températures rendrait le monde inhabitable», explique Greenpeace.
Qui poursuit : «Protéger la haute mer revient donc à protéger non seulement nos activités côtières, mais aussi, l’humanité entière du réchauffement climatique. Ce serait également une mesure de précaution pour la préservation de la biodiversité dont des études récentes recommandent que 30% soit mis en réserve», fait savoir le défenseur des mers. «À nos jours, la pêche en haute mer et l’émergence des activités d’exploitation minière en eaux profondes menées par une poignée de pays, riches pour l’essentiel, viennent allonger la liste des menaces pesant déjà sur les océans. Il s’agit, entre autres, du changement climatique, de l’acidification des océans, la pollution plastique, la surpêche, l’industrie de la farine de poisson, la raréfaction des ressources…», a alerteì, Dr Ibrahima Cissé, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique.
«Les ressources biologiques et non biologiques, que renferme ce monde marin de la haute mer devraient être un patrimoine protégé de l’humanité. L’adoption d’un traité fort donnera l’occasion aux gouvernements de réparer les défaillances de la gouvernance mondiale actuelle des océans qui a entraîné la perte de la biodiversité dans la plupart des écosystèmes marins et de continuer à garantir la biodiversité, l’emploi et la sécurité alimentaire de millions de personnes», ajoute Dr Cissé.
Greenpeace a entamé cette année une expédition allant du Pôle Nord au Pôle Sud. Le but de cette campagne étant de conscientiser les décideurs et la communauté internationale sur la nécessité de protéger au moins 30% des océans d’ici 2030 et de sauvegarder la biodiversité, et de fait, assurer la durabilité de l’exploitation des ressources dont dépendent une grande partie des populations les plus pauvres et les plus vulnérables de notre planète.