Affaire Bateau le Joola : L’enquête classée sans suite

Le 26 septembre 2002 à 22h55, le navire transbordeur de passagers M/S “Le Joola” battant pavillon sénégalais faisait naufrage dans les eaux internationales de l’océan Atlantique et au large des côtes gambiennes, alors qu’il faisait route entre le port de Ziguinchor et celui de Dakar. Selon le décompte officiel des autorités sénégalaises, 1863 des 1928 passagers et membres d’équipage embarqués, ont trouvé la mort ou ont été portés disparus dans le naufrage de ce bateau dont la capacité d’embarquement était limitée à 536 passagers et 44 hommes d’équipage. 17 ans après la plus grande catastrophe maritime mondiale civile, les familles des victimes luttent toujours pour obtenir la vérité et la justice sur un drame qui aurait pu être évité, si les consignes de sécurité avaient été respectées.
Mais ce combat est quasiment voué à l’échec. Étant donné que malgré les conclusions du rapport déposé le 4 novembre 2002 par la Commission technique instituée par le gouvernement sénégalais, le Parquet général de Dakar avait pris, contre toute attente, tout le monde de court, en annonçant le 7 octobre 2003, le classement sans suite de l’enquête, en raison du décès présumé du Commandant du navire, le Capitaine Issa Diarra. 15 ans plus tard, un autre coup de massue s’est abattu sur les familles des victimes. La justice française, notamment, la Cour de Cassation de Paris, prononce un non-lieu définitif. Les magistrats en charge du dossier, suite à la plainte des familles des victimes françaises (une vingtaine), avaient motivé leur décision en estimant que “des dispositions internationales applicables à ce naufrage les empêchaient d’engager des poursuites judiciaires en France pour des faits intervenus au Sénégal”. Et pourtant, en 2008, on se le rappelle, un juge d’instruction français avait émis des mandats d’arrêts à l’encontre de 9 personnalités sénégalaises dont l’ancienne Pm Mame Madior Boye. Mais les autorités sénégalaises s’étaient opposées farouchement à ces mandats d’arrêts. Au bénéfice de toutes ces observations, les recours possibles pour les familles des victimes sont très faibles. Puisqu’il n’y en a plus dans le corpus judiciaire français encore moins dans celui du Sénégal où l’affaire a été classé en 2003. Triste sort!

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