À quand la fin de la galère des ex travailleurs des sociétés publiques dissoutes ? Cette question taraude l’esprit de milliers de pères de famille qui n’en peuvent plus de souffrir, de courir derrière leur argent que l’État leur reste devoir. Ballottés entre promesses non tenues et engagements non respectés, ils ne savent finalement plus à quel État se fier.
Ce qui révolte le plus dans le cas d’espèce chez ces ex-employés qui ont servi loyalement leur pays, c’est de voir que leur calvaire dure une éternité : plus de 30 ans pour certains, 20 ans pour d’autres. Et jusque-là, l’État n’a daigné mettre fin à leur souffrance. Il y a plus frustrant encore, pour ces travailleurs : c’est la constance avec laquelle chaque pouvoir qui passe leur promet monts et merveilles avant de les laisser à leur triste sort aux mains du nouveau pouvoir qui arrive.
Pourtant, il est clair que ce n’est sûrement pas le manque de moyens qu’il faille mentionner, mais surtout l’absence de volonté politique affirmée en leur faveur. Ils ne peuvent comprendre, disent-ils, qu’au moment où l’État entretient à coup de milliards sa clientèle politique et continue à distribuer des bourses familiales dont le montant se chiffre en milliards, ce même État rechigne ou se plaît à leur refuser le paiement des 17 milliards dus aux ex-travailleurs des sociétés dissoutes.
Malgré les engagements successifs pris par le chef de l’État pour honorer cette créance, le paiement des sommes dues tarde à être effectif, et les ex-employés n’ont toujours pas vu la couleur de leur argent. Et dire que lors du conseil de ministres du 8 septembre 2015, le chef de l’État avait demandé au Premier ministre d’alors, Mahammad Boun Abdallah Dionne, de veiller au suivi permanent des contentieux sociaux dans les entreprises et au paiement intégral des droits légaux des travailleurs concernés.
Le 13 octobre 2016, le chef de l’État est encore revenu à la charge au cours du conseil des ministres tenu ce jour-là pour insister sur la nécessité de préserver les droits des travailleurs et indiquer l’impératif de procéder au recensement effectif des entreprises publiques et privées en liquidation, des catégories de personnel concernées et des droits officiels dans chaque entreprise liquidée. Suite à cela, une rencontre interministérielle s’est tenue sous la présidence de Boun Abdallah Dionne, Pm d’alors. Lors de cette rencontre avec les ex-travailleurs, l’ex Pm avait, au nom de la continuité de l’État, promis de diligenter le problème et défini plusieurs modalités au cas par cas.
Aussi avait-il engagé son ministre du Budget à procéder au paiement de la somme de 300 millions aux 139 ex-travailleurs de Hamo Sénégal ; 17 millions aux 17 ex-employés de Frigo Cap ; 1 milliard 560 millions aux 1248 ayants-droits de la Sias ; 9 milliards 111 millions 682.263 mille aux ex-employés de la Sotrac etc.
Mais ces ex-travailleurs des sociétés dissoutes constatent pour le déplorer, qu’à ce jour, aucun des engagements pris n’a été respecté. Aussi, las d’attendre le paiement de leurs droits estimés à plus de 17 milliards Cfa, les travailleurs des sociétés publiques dissoutes promettent, une fois de plus, de se faire entendre dans les prochains jours puisqu’ils ont épuisé toutes les voies de recours, attestent-ils.
En tout cas, il est temps que l’État fasse preuve de bonne volonté et d’humanisme en payant les droits de ces nombreux pères de famille, qui ont servi loyalement leur pays et dont beaucoup sont décédés, tandis que d’autres ont vu leur famille se disloquer. Vivement la fin de leur calvaire !!!