Président du groupe parlementaire Benno bokk yakaar, Aymérou Gningue a donné son opinion sur les échanges houleux à l’Assemblée nationale entre députés de la majorité, mais aussi de l’opposition. Pour lui, c’est dans l’ordre normal des choses puisque c’est le cas dans tout Parlement qui est une représentation plurielle.
Lors du marathon budgétaire qui a pris fin jeudi, il a été constaté des échanges houleux entre députés. À ce propos, il faut bien revenir sur les fracassantes révélations faites par Moustapha Cissé Lô, premier vice-président à l’Assemblée nationale, à propos de l’affaire des intrants agricoles. Il ne faut également omettre les attaques de Me Djibril War, président de la commission des lois qui a accusé son collègue Cissé Lô d’avoir détourné des sommes importantes d’argent. Dans la même lancée, des députés de l’opposition ont rué dans les brancards, dénonçant la démarche de la majorité qui a préféré adopter des budgets sans débat. Un véritable brouhaha où le discours a volé très bas. L’Assemblée nationale, vitrine du peuple pour être la Représentation nationale ayant donc été fortement secoué. Pourtant, ce n’est pas trop grave, si l’on se réfère aux propos d’Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire de Benno bokk yakaar. En effet, invité de l’émission ‘’Toute la vérité’’, diffusée sur Sen Tv et animée par Birahim Touré, il a clairement fait savoir qu’une telle démarche est tout à fait normale lorsque l’on parle d’une Assemblée. «Nous sommes 165 députés. Nous sommes issus de différents cercles pour représenter le peuple. Donc, il est normal que l’on constate des prises de position surtout que l’on parle de pluralité», a-t-il dit. M. Gningue va plus loin en déclarant : «Citez-moi un seul Parlement qui fait l’exception. Partout, c’est le cas. Pour la majorité, nous sommes 132 députés. Donc, encore une fois, il faut bien que les gens montrent des points de divergences sur nombre de sujets et de dossiers».
Toutefois, Aymérou Gningue rappelle qu’il est aussi important de respecter le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui met l’accent sur la nécessité d’«un discours policé, civilisé qui respecte l’intégrité et l’honorabilité de la personne». Par ailleurs, interpellé sur les montants décaissés pour l’achat de voitures au profit de l’administration, il soutient ceci : «Lorsque j’ai entendu le montant, cela m’a un peu surpris. Moi, je suis contre la gratuité totale, même si je ne milite pas contre le misérabilisme. Dans tous les cas, il faudra bien gérer tout cela». Non sans rappeler que le Sénégal est sur les rampes du développement pour avoir une bonne signature en plus d’une dette supportable.