Réagissant aux recommandations du ministre Alioune Ndoye, chargé de la Pêche et de l’économie maritime, lors de la session plénière de l’Assemblée nationale le 5 décembre 2019, de geler ou de mieux réguler les autorisations des usines de farine et d’huile de poisson, l’Ong Greenpeace déclare qu’«il est indispensable de geler tout ce qui touche à l’industrie de la farine et de l’huile de poissons, du fait de son impact négatif sur la sécurité alimentaire des populations, sur l’environnement et sur l’emploi de milliers de femmes».
Dans le même sillage, les défenseurs de l’environnement de préciser : «Ce gel ne devrait avoir pour seules exceptions que les usines utilisant les déchets issus de la transformation industrielle et artisanale et dont les capacités seraient ajustées au tonnage des résidus non aptes à la consommation humaine». Poursuivant, Greenpeace d’expliquer : «Aujourd’hui, au Sénégal, on ne peut penser avoir une durabilité des activités et de la ressource si le poisson est dilapidé et transformé en farine et huile de poissons destinés à nourrir des animaux et des poissons d’aquaculture dans des pays étrangers, au détriment des populations locales».
Dans le même ordre d’idées, Greenpeace de renseigner : «Pour une capacité de production de 9000 tonnes de farine, il faut environ 40.000 tonnes de matière première pour les usines ; ce qui représente plus que le total des captures de poissons débarquées au quai de pêche de Kayarpour toutes les espèces confondues sur une année. En d’autres termes, 150.000 personnes seraient privées de protéine animale indispensable à leur survie pendant un an».
Greenpeace Afrique pense que «l’aquaculture, qui ne représente que 0,2% de la production halieutique globale, pourrait être une alternative à condition qu’elle soit paysanne, extensive et non tributaire de la farine de poisson. La priorité de l’heure est plutôt la gestion transparente et durable des ressources, pour permettre aux pêcheurs de pouvoir vivre dignement de leur travail. L’accent devrait être donc mis dans la lutte contre la pêche Illicite non déclarée non réglementée (Inn), qui inclut la fraude au tonnage des navires au Sénégal.»