À quelques semaines de l’expiration de son mandat à la tête du parlement de la Cedeao, Moustapha Cissé Lô estime que son bilan est des plus satisfaisants. Rappelant qu’il a été élu à l’unanimité par ses pairs à la présidence de cette institution, il indique avoir impulsé des avancées de taille, notamment en terme de prestations budgétaires. «Tous les groupes linguistiques du parlement (lusophone, francophone, anglophone) ont voté par acclamation la motion présentée par le Sénégal pour porter ma candidature et qu’il s’agisse de la Commission, de la Cour de justice ou du personnel, tous s’accordent à dire que mon bilan est positif», assure Moustapha Cissé Lô.
Interviewé par notre confrère Pape Amadou Fall, il révèle que les comptes sont au vert et précise qu’il a laissé près de 5 milliards dans les caisses du parlement de la Cedeao, ce qui constitue une première. «Le budget à ma disposition était proche de 17 milliards (…), et j’ai fait en sorte de travailler avec moins de 12 milliards (…) en réduisant les dépenses, les charges locatives, les véhicules affectés aux missions et en faisant des économies sur les billets d’avion. Une fois je devais aller à Genève, Air France fixait le prix du vol Dakar-Paris-Genève à 3,5 millions (…). J’ai préféré prendre un vol sur Air Sénégal à 1.600.000 puis prendre le Tgv. J’ai croisé la maire de Dakar Rose Wardini à Genève, et quand je lui ai posé la question lors du petit déjeuner elle m’a dit qu’elle a dépensé 3.400.000… Cela témoigne de la parcimonie avec laquelle je gérais le budget, car rien ne m’empêchait de prendre un vol de plus de trois millions pour aller à Genève», souligne Moustapha Cissé Lô.
Assurant que ses prédécesseurs à la tête du parlement avaient du mal avec les contraintes financières, il se réjouit aussi d’avoir bataillé ferme pour que davantage de moyens soient alloués au parlement de la Cedeao. «J’ai obtenu en sept mois la signature de l’acte additionnel adopté par les chefs d’État pour accroître les moyens du parlement. C’est un combat qui était mené en vain par mes prédécesseurs, depuis la première législature du parlement de la Cedeao. C’est une avancée de taille qui permet d’augmenter les moyens d’action, de médiation et de contrôle des institutions et des agences d’exécution de la Cedeao», ajoute Cissé Lô.
Montrant patte blanche, il dit ne rien avoir contre les audits, car il n’a rien à se reprocher. «J’ai géré de manière transparente. J’ai le droit d’avoir deux assistants dans mes déplacements, qu’il s’agisse de garde du corps, porteur de sac, gouvernante… Cela relève de mon pouvoir discrétionnaire et ces personnes que je désigne ne sont pas salariées, mais elles touchent des indemnités, des perdiem. Il en va de même en ce qui concerne les journalistes. C’est moi qui apprécie ceux qui sont les plus à même de véhiculer ma communication, et c’est eux que j’invite. Ils ne sont pas salariés, ils ne sont pas embauchés, mais ils sont rémunérés sur la base de perdiem. J’ai fait les choses dans l’orthodoxie et de nombreuses agences auditées ont des scandales dans leur gestion. Depuis que je suis en fonction, il n’y a aucun cafard qu’on puisse m’imputer ; et ceux qui sont au Sénégal et m’accusent de mauvaise gestion ne savent rien de ce qui se passe ici», ajoute Moustapha Cissé Lô.