Kémi Séba n’est pas expulsé hors du Burkina Faso comme l’avait relayé une bonne partie de la presse africaine, selon des informations de son entourage qui avait indiqué que des gendarmes sont venus l’enlever et le conduire à l’aéroport. En fait, il est poursuivi par la justice burkinabé qui le garde à vue, depuis le samedi 21 décembre 2019, à Ouagadougou. Ce, après avoir animé une conférence publique sur le franc CFA dans la plus grande université publique du Burkina. «Dès mon arrivée, l’agent enquêteur a signifié que sur des nouvelles instructions du procureur, désormais il faut considérer qu’il était retenu dans le cadre d’une procédure engagée contre lui pour injure à l’encontre du chef de l’Etat», a déclaré, son avocat,
Me Farama qui ajoute qu’ «au-delà des injures, on lui reprocherait d’avoir incité les populations, notamment, la jeunesse à la révolte, d’avoir aussi tenu certains propos, notamment en disant que sous le régime du Président (Blaise) Compaoré, la sécurité était mieux assurée au Burkina que sous le régime du Président Kaboré». Le leader de l’ONG Urgences panafricanistes, Kémi Séba, soutenu par une bonne partie de la jeunesse panafricaine, «avait, par ce fait-là, tenté de démoraliser tous ceux qui se battent au Burkina Faso contre le terrorisme», selon les termes de l’agent enquêteur repris par l’avocat qui précise que c’est «essentiellement les reproches qui lui sont faits». Un peu plutôt, certaines sources sécuritaires avaient fait comprendre que Kémi Séba avait été exfiltré par crainte que des jeunes remontés contre ses propos à la conférence publique ne s’en prennent à lui.