Macky promet un million d’emplois et crée des milliers de chômeurs

Par El Hassane SALL

 

Le Président Macky Sall avait sur la route de sa réélection promis un million d’emplois aux jeunes. Mais en lieu et place, ce sont des milliers de pères de familles qui sont envoyés au chômage à cause de milliards de dettes dues aux entreprises. Aujourd’hui des travailleurs sont licenciés, à la pelle, alors que le rôle de l’État est avant tout de protéger ses citoyens. Un vrai paradoxe !

Alors que l’on n’a pas fini d’épiloguer sur le cas de la Cde qui vient de se débarrasser de 200 pères de famille pour motif économique, l’on annonce aussi que la Compagnie nationale de production des oléagineux (Copeol), qui court derrière une dette de 11 milliards (7 milliards de l’État et 4 milliards de l’Asprodeb), file tout droit vers la cessation de paiement. Pire, elle va se séparer, après le licenciement de 200 contractuels, de permanents qui ont travaillé pendant 25 ans dans la boîte.

Pour ce qui est de la Cde, elle employait 4000 à 4500 travailleurs ; et aujourd’hui, sous la hantise d’un dépôt de bilan, à cause des milliards que l’État reste lui devoir, elle va se débarrasser de deux cents pères et soutiens de familles. Et cette société n’est pas la seule dans cette tourmente. À ce propos, le syndicaliste Djaraf Ndao ne cesse de tirer la sonnette d’alarme pour que l’État éponge la dette des entreprises de Btp qui s’élève à plus de cent milliards.

Ces arriérés ne sont pas sans conséquences : «cette situation compromet dangereusement les plans de développement de toutes ces entreprises, avec comme conséquences immédiates, l’arrêt des chantiers, les retards de paiement de salaires, le licenciement de plusieurs travailleurs, le chômage technique de milliers de travailleurs, la suspension des contrats de sous-traitance, les difficultés avec les fournisseurs qui arrêtent leurs livraisons», se plaignent les syndicalistes. On a vraiment du mal à croire que l’État est fauché à ce point, lui qui criait sur tous les toits que les finances publiques se portaient à merveille, que le Sénégal avait un taux de croissance enviable et patati et patata.

Ou l’argent emprunté a servi à des dépenses de prestige ou alors à l’enrichissement d’un clan… En tout cas, l’État lui, semble être épargné par la dèche. Parce que l’État continue de mener un train de vie princier, le Président Sall voyage à tout bout de champ ; et si l’on sait que les déplacements du chef de l’État coûtent cher en termes de kérosène, de frais d’hôtels et de perdiem pour la délégation souvent pléthorique, l’on n’est pas loin de se demander si l’État a une réelle volonté de sortir ses compatriotes de la galère.

Aujourd’hui, avec la cherté de la vie, du prix du loyer et la montée du chacun pour soi, priver un père de famille d’emploi, c’est le tuer à petit feu. Tout simplement, parce que ce sont des milliers de famille qui risquent de se retrouver dans la rue. Ce qui est le plus à craindre pour ces chefs de famille, qu’ils aient le même sort que celui des milliers d’employés des sociétés dissoutes comme la Sotrac, la Sias, Ama Sénégal et tant d’autres  qui courent depuis plus de deux décennies pour certains, et trois pour d’autres, derrière les 17 milliards que l’État leur doit. Il urge que l’État fasse preuve d’humanisme et de compassion en prenant à bras le corps le sort de ces braves pères de famille qui ont servi loyalement leur pays. Dès lors que le Président Sall a supprimé le poste de Pm pour dit-il aller en mode fast-track, il est temps qu’il accélère la cadence pour régler ces nombreux cas en souffrance. Car laisser perdurer une telle situation ne fera qu’aggraver la tension sociale déjà intenable.

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