Les étudiants du Sine- Saloum sonnent la révolte

Les étudiants de l’Université El Hadj Ibrahima Niass de Kaolack appelée Université du Sine-Saloum, ont laissé éclater leur colère hier. Ils protestent contre un manque d’eau, exigent une meilleure restauration et des ralentisseurs contre les accidents de la route.

Le mouvement d’humeur des étudiants des autres université a fait tache d’huile à Kaolack, où les étudiants se sont révoltés lundi. En se radicalisant, les étudiants de l’Université Elhadji Ibrahima Niasse ont barré la route nationale et brûlé des pneus. Selon Alpha Sow, qui est le chargé de la communication de l’Amicale des étudiants de l’Université du Sine Saloum Elhadji Niasse, ses camarades et lui n’en peuvent plus. «Nous avons listé nos doléances que nous avons portées à l’attention de l’autorité. Mais jusqu’à présent, aucune d’entre elles n’est réglée», se plaint Alpha qui qualifie la journée d’action du lundi 24 février 2020 de celle de la masse des étudiants.

À Koalack, les étudiants revendiquent de l’eau potable. Ils se plaignent de ce problème, arguant qu’il existe depuis l’ouverture de cette université. Mais il n’y a pas que l’eau qui est à l’origine de la colère des étudiants de l’Université Elhadji Ibrahima Niasse de Kaolack. Une bonne restauration y fait défaut, selon les étudiants qui estiment que leur nombre est passé de 800 à 1344 avec l’arrivée de nouveaux bacheliers. Pour un restaurant de 136 places, fulminent les étudiants, ça devient difficile de se restaurer à l’Université de Kaolack qui compte parmi ses pensionnaires, des étudiants qui ne sont pas de la région naturelle du Sine Saloum.

Autre doléance des étudiants de cette université a trait à la sécurité routière. Pour rappel, à Kaolack, l’université jouxte la route nationale. Des accidents y sont enregistrés très souvent. En effet, pour éviter que des étudiants soient écrasés par des voitures au niveau de l’université, les apprenants appellent l’administration de l’établissement à voir avec l’Ageroute comment faire pour satisfaire cette doléance, en somme, légitime.

Comme dans les autres universités du pays où les pensionnaires usent d’actions pour se faire entendre, à Kaolack, les étudiants ont fait face aux forces de l’ordre. Pendant des heures, ils ont échangé des pierres contre des jets de lacrymogène. Six d’entre les manifestants ont été arrêtés. Cette année, les problèmes qui assaillent les étudiants ont été renforcés par l’arrivée massive de bacheliers dans les universités. L’État qui avait un accord avec les établissements privés d’enseignement supérieur a décidé de faire orienter tous les nouveaux bacheliers dans les universités publiques. Ce qui a renforcé le surpeuplement, déteignant sur la restauration, le logement et sur les conditions d’étude au niveau des amphis.

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