Trois mandats : Macky Sall lâche les chiens

D’une posture mi-figue mi-raisin adossée à l’interdiction absolue, à la veille de l’an 2020, de prendre part au débat sur le troisième mandat, la mouvance présidentielle tend subrepticement à ancrer cette éventualité dans l’esprit des Sénégalais. Un cran plus évocateur que le subliminal «ni oui ni non» lancé par Macky Sall réveillonnant, le discours évolue avec 2024 voire 2035 en ligne de mire. Du champ lexical de l’impossible, de l’inimaginable, l’État Apr glisse sans état d’âme vers la sémantique de la possible, de la concevable, de la probable réélection de l’ancien maire de Fatick à la magistrature suprême. Avec l’onction du chef, bien évidemment, le ministre d’État Mbaye Ndiaye indiquait mardi dernier, en prime time, que «si l’on se réfère à la nouvelle Constitution, le Président de la République Macky Sall est à son premier mandat».

La conclusion du directeur des structures de l’Alliance pour la République coule de source : «Selon la loi rien n’empêche le chef de l’État de briguer à nouveau le suffrage des Sénégalais en 2024». La sortie télévisée, pour ne pas dire téléguidée de Mbaye Ndiaye, fait écho, à quelques jours près, au propos sibyllin tenu par l’actuel Secrétaire général de la Présidence de la République, Mahammad Boun Abdalah Dionne, lors du lancement officiel des travaux du forum de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) de Guédiawaye. Elle contraste, de la même manière, avec les arguments qui ont valu à Sory Fantamady Kaba d’être défenestré, par décret présidentiel, de sa position de Directeur général des Sénégalais de l’Extérieur. Il avait eu “l’outrecuidance” d’affirmer à qui voulait l’entendre que Macky Sall n’a nullement le droit de convoiter une réélection en 2024. Un crime de lèse-majesté que le Conseil constitutionnel appréciera.

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