Fond force Covid-19 : Une source d’enrichissement illicite ?

Par El Hassane SALL

 

Les mille milliards destinés à combattre la pandémie du covid-19 font saliver nombre de Sénégalais qui sont décidés à s’en mettre plein les poches. Selon nos confrères de l’Obs, une affaire de «perdiem de 3 millions 500 mille francs par membre» du comité de suivi est la source d’un malaise au sein de Force Covid 19.

Finalement, dans ce pays, c’est comme si tout était prétexte à s’enrichir aux frais d’un État pitoyablement consentant. Tout d’abord, qui a décidé d’octroyer ce montant aux membres du fonds alors qu’il avait été annoncé qu’ils travailleraient bénévolement ? Ce qui est quand même assez curieux est que cette affaire de perdiem fait suite au scandale de l’attribution des denrées destinées aux couches vulnérables. C’est à se demander même, si ce n’est pas un moyen de leur faire avaliser tous les manquements. Sinon comment comprendre le fait qu’on donne les marchés de gré à gré puis on met le comité en place avec des membres grassement payés ? Parce que rien, absolument rien, ne justifie ces perdiem si faramineux si ce n’est rallier le comité à la cause du pouvoir. Parce qu’ils sont nombreux les Sénégalais qui se posent la question de savoir la pertinence de ce comité de suivi alors que cela était un préalable.

D’après toujours nos confrères, c’est la somme de 107 millions de francs qui doit être octroyée aux 30 membres du comité en guise d’indemnité de session. Mais attendre que tous les marchés soient attribués à coup de milliards pour s’empresser ensuite de mettre en place ce comité semble assez bizarre comme démarche. Car, avant de passer un quelconque marché, il fallait d’abord l’aval de ce comité qui aurait pu, en aval, détecter tous les virus qui seraient tentés d’infecter le plan de résilience et les mettre en quarantaine. Mais il semble que le chef de l’État est coutumier des faits, car ayant l’habitude de mettre son monde devant le fait accompli. C’était la même chose lors du dialogue national, il avait mis en branle sa stratégie avant d’appeler au dialogue. Pour donner plus de crédit à ses décisions, il prend le soin de nommer des personnalités irréprochables en guise caution morale pour calmer ses détracteurs.

Seulement, ce qui est regrettable dans cette situation est que l’heure est grave comme il l’avait dit. Donc, au moment où tous les pays du monde équipent leurs hôpitaux, recrutent des médecins, font des recherches se préparent à l’après covid-19, au Sénégal on pense à se partager de l’argent du contribuable sénégalais. Pourtant, cette pandémie a réussi à révéler le dénuement de nos structures sanitaires et le Président Sall devait prendre des mesures fortes pour garantir l’accès de tous les Sénégalais à la santé. Étant donné que cet argent est une dette que le pays doit rembourser, il faudrait qu’il soit utilisé à bon escient. Des entreprises et des patriotes sénégalais se sont serrés la ceinture pour contribuer à l’effort de guerre, donc il est inconcevable que d’autres se permettent de dilapider cet argent de manière inconsciente alors qu’il devrait avant tout profiter à ceux qui sont dans le besoin et traversent d’énormes difficultés, et non à quelques privilégiés.

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