La théorie de la reprise des cours, annoncée par le gouvernement du Sénégal, n’est pas très bien accueillie par les acteurs de l’éducation. En effet, c’est au tour de la Force nationale des enseignants pour le renouveau de l’éducation de juger cette décision de “suicidaire”.
Par Bineta BÂ
L’État du Sénégal doit plus convaincre pour pouvoir ramener enseignants et élèves en classe le 02 juin. En attendant, la Fnere donne sa position sur cette affaire : «La Fnere n’acceptera au nom d’aucune compromission que les élèves et les enseignants soient exposés à ce point pour sauver une année académique, déjà à l’agonie… Il nous paraît absurde de contraindre les adultes à «rester chez eux et de vouloir remettre les enfants sur le chemin de l’école. Aussi le fait de fermer les lieux de culte et d’ouvrir les établissements scolaires est manifestement paradoxal».
La structure de soutenir que les stratégies de sauvetage proposées par les autorités académiques sont objectivement irréalisables… Ces stratégies, disent-ils, ne respectent aucun principe d’équité (démarrage sélectif) et ne rassurent nul acteur du système qui soit bien au fait de nos réalités scolaires (effectifs pléthoriques, environnement précaire, réalités climatiques différentes).
L’organisation syndicale va plus loin et demande aux parents, dans ce contexte de situation dramatique, de ne pas laisser les enfants braver les risques de la mort sur le chemin de l’école. Dans cette optique, l’organisation de soutenir : «Certes étudier est important, mais la vie est primordiale et elle passe avant tout ; sauver des vies vaux mieux que sauver une année scolaire».
L’organisation syndicale estime que des concertations inclusives doivent être enclenchées dès maintenant, pour pouvoir préparer la période post-covid-19. À en croire la Fnere, l’année scolaire 2019-2020 ne pourrait être validée que si l’on considère ce qui est déjà acquis, et ainsi, prévoir une phase de renforcement précédant les examens en session spéciale en 2021.