Par Ndiogou CISSÉ
La Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) à travers son président Assane Dioma Ndiaye, voit dans les manifestations contre l’état d’urgence et le couvre -feu, un effritement de la confiance des populations envers le gouvernement. Selon Assane Dioma Ndiaye, c’est le «rapport de confiance entre État et population qui s’effrite». En fait, près de trois mois après l’instauration de l’état d’urgence et le couvre-feu, qui n’ont pu empêcher les cas de contamination au coronavirus de se multiplier, des populations fatiguées de rester chez elles expriment leur ras-le-bol par des manifestations.
La protestation s’est manifestée par une grève des transporteurs, mais aussi par des mouvements de contestation émaillés de scène de violence. Pour le président de la Ligue sénégalaise des droits humains, Assane Dioma Ndiaye, ces manifs sont la preuve que le rapport de confiance entre la population et le gouvernement s’est effrité.
«La problématique majeure sur la gestion de la covid-19, c’est de confiner la population sans une solution pour éviter une explosion sociale. Mais actuellement il y a rupture de confiance entre la population et le gouvernement. Actuellement, il y a ancrage», a expliqué le droit de l’hommiste.
Me Assane Dioma Ndiaye appelle le Président de la République, Macky Sall, à revoir sa copie, pour venir en aide, de manière plus conséquente aux populations dans le besoin. «Le confinement de la population doit être accompagné de mesures d’accompagnement pour compenser les pertes des gens qui n’ont plus d’activité», a déclaré le président de la Lsdh, qui ajoute : «Il va falloir trouver des solutions salvatrices», plaide-t-il en faveur des populations qui réclament la levée de l’état d’urgence et du couvre-feu.
Annulation de la dette
En effet, au nom de la lutte contre la maladie de covid 19, le Président Sall réclame l’annulation de la dette. Le président sénégalais est le porte-drapeau des chefs d’États qui appellent à cette annulation. Après trois mois de combat contre la maladie, contrairement à des pays comme le Maroc, l’Algérie ou l’Afrique du sud qui ont enregistré chacun près de 500 morts, le Sénégal est à 45 décès par comorbidité au coronavirus. Au moment où des populations réclament le retour à la vie normale, la polémique enfle sur les chiffres donnés par le ministère de la Santé. À la déclaration du directeur de Suma assistance faisant état de faux chiffres donnés par le ministère de la Santé, la réplique du directeur de la Prévention ne s’est pas fait attendre.
À en croire le Dr Mamadou Ndiaye, directeur de la prévention, Babacar Niang, le directeur de Suma, n’est pas fondé à contester les chiffres donnés par le ministère de la Santé et de l’action sociale concernant Dakar qui sont les vrais chiffres. «Je pense que ceux qui avancent les chiffres n’ont qu’à dire quels chiffres ils ont avancé, (et) sur quelle base», a dit M. Ndiaye en réponse à M. Niang.