Par El Hassane SALL
Les nominations de Moussa Sy au poste de Pca du port et celle d’Abdou Fall comme Pca de l’Apix continuent de soulever des vagues de désapprobation au sein de certains tenants de l’Apr qui les considèrent comme un manque d’égards à leur endroit. Depuis les sorties se multiplient pour dénoncer le choix de leur mentor qui, à leurs yeux, ne se justifie pas, car il y a des militants de la première heure qui, à ce jour, sont laissés à quai au profit de ceux de la 25ème heure. Aussi, ce qui est incompréhensible dans ces choix du Président Sall, c’est qu’ils ne sont ni appréciés par ses partisans ni par les populations. Ce qui nous pousse à nous demander donc : quelles sont les motivations profondes du chef de l’État qui semble avoir un goût prononcé pour les girouettes qu’il n’avait pourtant pas manqué de qualifier de «rats» lors de sa longue marche vers le palais de la République ?
Mais voilà qu’aujourd’hui, en jetant son dévolu sur ce qu’il semblait abhorrer hier, il prend tout son monde de court. En faisant la promotion des transhumants tout en sachant pertinemment l’aversion, la répulsion et le mépris qu’ils inspirent à leurs compatriotes. Que cherche finalement le Président Sall ? À travers cette persistance à ramer à contre-courant des désirs de ses compatriotes, à qui il avait pourtant promis une moralisation de la vie politique, veut-il leur démontrer que le Sénégalais ne croit en rien si ce n’est l’argent ? Ou bien le pays manque-t-il de cadres compétents et vertueux au point qu’il n’a d’autre recours que de recycler des «rats» rongeurs de billets de banque ? En tout cas ceux qui ont pu visionner la vidéo – ou var – qui circule sur les réseaux sociaux concernant les revirements de Moussa Sy n’en reviennent toujours pas. On le voit critiquer avec véhémence Macky Sall, avant d’aller à Canossa, toute honte bue. C’est à se demander vraiment si le Président Sall tient compte de l’avis de ses compatriotes, parce que leur imposer des individus pareils, As du retournement de veste, frise le manque de considération. C’est comme si c’est une prime à la trahison qui devient loyauté. Et aujourd’hui, la remarque qu’il convient de faire est qu’il se pose un réel problème de casting, de choix des hommes basé sur leurs compétences et leur probité morale.
Pourtant, ce pays regorge de compétences dans les différents secteurs de développement. Malheureusement, elles ne sont pas valorisées et la plupart du temps, ces “cerveaux” finissent par s’expatrier vers d’autres horizons qui offrent un mieux-vivre, un meilleur avenir. Les autres plus dignes se résignent et mènent un combat citoyen au péril de leur personne, de leur carrière. Pendant ce temps, les politiciens qui sont censés régler les problèmes de leurs populations, se préoccupent plus de leur panse, de leur poche, de la pérennité de leur pouvoir, au lieu de faire progresser leur pays. Mais les pouvoirs qui se sont succédé semble se complaire dans cette situation. Tout cela incombe au régime présidentialiste fort qui confère tous les pouvoirs à un seul homme qui agit selon son bon vouloir.