Par Mohamed NDJIM
Objet de bien des convoitises indues, la façade maritime entre la cité Diamalaye II et la cité Djily Mbaye, dans la commune de Yoff, fait l’objet d’un morcellement indu depuis plusieurs années. Malgré l’interdiction de s’approprier ces espaces qui font partie intégrante du domaine public maritime, des promoteurs y font pousser des maisons dans l’impunité la plus totale. La situation a régulièrement été source de tension. Des débuts de construction ont été rasées par le passé, sous supervision de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du Sol. Mais le pillage a repris de plus belle après une accalmie factice.
Des investigations menées par Tribune dans la zone, il ressort que le crime foncier est perpétré sans l’aval de la mairie de Yoff, mise devant le fait accompli par les services de l’urbanisme et des domaines. Dans le voisinage, on s’est fait une religion : il y a une justice à double vitesse qui protège les bandits à col blanc et bras longs. C’est le cas de ce haut gradé de l’armée nationale qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de faire un putsch sur le domaine public maritime en y érigeant au forceps sa maison, pour ne pas dire son quartier général. La situation dérange, et ternit l’image de l’armée nationale qui est censée être à cheval sur la loi. En un mot comme en mille, il se dit que ce haut gradé de l’armée qui se reconnaîtra bénéficie de protections en haut lieu, d’une prime à l’impunité. Dans un État sérieux, il serait exproprié sans sommation, tout comme ses voisins qui empiètent le domaine public maritime. Il donne d’ailleurs une parfaite excuse aux hors la loi du littoral qui se disent : si un colonel le fait, pourquoi pas nous ?