Boubacar Sadio, ancien commissaire divisionnaire de Classe exceptionnelle, n’a pas raté les leaders de l’opposition qu’il qualifie de faire dans la «lâcheté». Selon lui, les camarades d’Idrissa Seck et autres, sont dans la logique d’intégrer le prochain gouvernement d’Union nationale. Ce qui justifie leur mutisme face à la situation que vivent les populations.
Par Pape Moussa TRAORÉ
La Division des investigations criminelles (Dic), sur instruction de la hiérarchie, a annulé lundi dernier la procédure visant le commissaire divisionnaire de police à la retraite, Boubacar Sadio, interpellé dimanche pour ses propos jugés offensants à l’endroit du Président de la République, Macky Sall.
L’annulation des poursuites contre le policier retraité est intervenue quelques heures avant son audition finalement annulée. Quelques heures après, dans l’émission Sen Show, Boubacar Sadio n’a pas mis de gants pour lancer une pique aux adversaires de Macky Sall. «Nous avons une opposition très lâche. Rares sont ceux qui descendent sur le terrain à l’image du Crd, Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko. Certains leaders sont dans l’attente d’un remaniement pour intégrer un gouvernement d’Union nationale. Ils n’osent pas parler. Ils sont dans des calculs politiques. Dans de pareilles situations, ils devraient être les premiers à parler. Beaucoup de leaders de l’opposition ont perdu leur capacité de mobilisation. Mais le rôle de l’opposition est au moins d’organiser un meeting», a souligné Boubacar Sadio.
Pour ce dernier, la classe politique n’est plus au-devant de la scène concernant les dossiers brûlants de l’heure qui font pagaille actuellement et soulèvent beaucoup de questions. «Les leaders ne sont manifestes que dans la publication des communiqués», a-t-il ajouté. Sur les évènements qui ont se sont déroulés à Gadaye en début de semaine, une vidéo a montré un policier brutalisant une dame faisant partie des propriétaires des maisons démolies à la Cité Gadaye. À ce propos, l’ancien commissaire a déploré cet acte avec la dernière énergie. «Les policiers peuvent faire leur travail dans la plus grande dignité. Mais la mésentente entre la police et la population repose sur l’éducation d’abord ; la formation fait aussi défaut à beaucoup d’agents. Dans de pareilles opérations, la police prend des auxiliaires pour maintenir l’ordre. Ils ne sont pas encore des policiers. Mais cet acte inutile et injustifié», dira Boubacar Sadio.