CHEF DE L’OPPOSITION : Un cadeau empoisonné de Macky à ses adversaires

En politique, c’est un secret de polichinelle, on ne fait rien pour rien.Tout est calculé.Ainsi, en initiant le poste de chef de file de l’opposition, Macky Sall ne va-t-il pas réussir par l’octroi de cette fonction honorifique et protocolaire – dotée d’un budget de 2 milliards – à diviser l’opposition ?

 

Au Sénégal, suivant la Constitution, le chef de l’opposition n’est pas nommé par le président de la République. C’est le président ou secrétaire général du parti de l’opposition qui a le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale qui devient de facto le chef de file de l’opposition. Si on s’en tient à la lettre du texte constitutionnel, le poste revient de droit à celui qui donnait – et qui donne encore aujourd’hui  de l’insomnie à Macky Sall, à savoir Me Abdoulaye Wade, qui a le plus de députés à l’hémicycle. Mais, ce dernier ayant boycotté avec son parti la dernière présidentielle, Idrissa Seck qui est allé au second tour face à Macky Sall, devient de fait son opposant numéro 1Quoi qu’il en soit, si le statut du chef de l’opposition s’avère un cadeau empoisonné pour les adversaires du Président Sall, c’est que le choix de quelqu’un ou d’un  autre peut susciter la jalousie au sein de l’opposition. D’autant plus que le poste n’est pas que protocolaire. Il est aussi juteux.

Si le choix du chef apporte de l’eau au moulin de l’opposition, c’est par rapport à la discorde qu’elle risque de semer en son sein. Et puis qu’un vieil adage nous apprend que «l’ennemi de ton ennemi est ton ami», le pouvoir sera le grand gagnant en tendant la perche à ceux qui, il y a quelques temps encore, étaient ses plus virulents détracteurs. Les contempteurs de la loi sur le statut de chef de l’opposition la qualifient de mariage de raison de l’opposition avec le pouvoir Pour sa part, Macky Sall ne pouvait pas espérer mieux que d’avoir un chef de file comme Me Abdoulaye Wade ou Idrissa Seck. Non seulement il a longtemps cheminé avec eux, mais pour le dernier fut son allié contre le premier, mais aussi, un ex camarade de parti avec lequel il a beaucoup partagé. Tous les cas, les convoitises qui se font jour autour du fauteuil de chef de l’opposition, sont l’illustration la plus parfaite que notre démocratie a encore du chemin à faire et que les hommes politiques ne s’activent uniquement pas pour les problèmes des populations. Pour rappel, la Constitution du Sénégal, en son article 58, garantit aux partis politiques le droit de s’opposer. Elle leur garantit également le droit à un statut qui leur permet de s’acquitter de ses missions.

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