Chambre criminelle : Ce que risquent Boy Djiné et ses acolytes

C’est un Boy Djiné serein, bien entretenu qui a fait face hier au juge de la Chambre criminelle de Dakar, où il répondait des faits de vol commis la nuit avec effraction et usage de véhicule, délit de scellés, association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux et évasion de prison. S’il a plaidé coupable, par contre, ses coinculpés Maurice Diatta et Abdou Seck, poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit et recel de malfaiteurs, les ont contestés. Sur les faits qui ont valu leur comparution devant cette barre, Baye Modou Fall alias Boy Djiné, dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, s’est évadé de la prison de Rebeuss où il était en détention depuis 2007, pour aller trouver refuge au domicile de son ex-compagnon de cellule Abdou Seck à Yoff.

Comment Boy Djinné a été pris

Et curieusement, quelques jours plus tard, le dépôt de boisson près de la Sodida dénommé «L’Abreuvoir» a été cambriolé. Propriétaire du local, Faboré Konaté a saisi la Section de recherches d’une plainte . Et l’enquête diligentée a montré que Boy Djiné a été cité dans ce casse. Grâce à la géolocalisation, à une réquisition à la Sonatel et à l’exploitation des caméras de surveillance, les agents enquêteurs ont réussi à identifier le propriétaire de l’un des trois numéros de téléphone listés. Et celui-ci n’est autre que Maurice Diatta.
Interpellé, ce dernier a reconnu sa participation au cambriolage avant de citer Abdou Seck et Boy Djiné comme étant ses complices. Ces deniers nommés ont été alpagués quelques jours après. Au cours des investigations, il a été découvert que Boy Djiné avait en sa possession, au moment de son interpellation, de faux passeports diplomatiques bissau-guinéens. Auditionné, Boy Djiné avait lors de l’enquête reconnu les faits.

 La partie civile dit avoir perdu 42 millions et réclame 100 millions

Partie civile dans cette affaire, Faboré Konaté a informé la Chambre que le montant de son préjudice est estimé à 42 millions frs Cfa. «À mon arrivée, j’ai retrouvé mes affaires éparpillées, le coffre était en bas. Je n’ai pas constaté de trace d’effraction sur le portail du magasin. J’ai constaté une effraction au niveau de l’aération au deuxième étage. Il y a une vidéo qui montre Boy Djiné en train de s’affairer dans mon bureau. Aucun de mes employés ne connaissait la façon dont je cachais mon argent», a relaté la victime qui a réclamé par le biais de son avocat la somme de 100 millions Cfa à titre de dommages et intérêts.

Boy Djinné reconnaît tout, disculpe ses coaccusés et dit n’avoir pris que 500.000FCFA
 
Interrogé, Boy Djiné a contesté le montant avancé par le plaignant, même s’il a reconnu les faits. À l’en croire, il n’a volé que 500.000 Cfa. Et concernant les faits de vol qui lui sont imputés, il explique : «je m’apprêtais à prendre un taxi, c’est là que j’ai vu deux agents pénitentiaires que je reconnaissais. Croyant qu’ils étaient à ma recherche, je me suis introduit dans le dépôt de boisson. J’ai prétexté que je voulais aller aux toilettes et j’en ai profité pour me planquer. J’ai duré là-bas. Pendant ce temps, je cherchais un moyen pour sortir. C’est là que j’ai vu l’aération. A côté, j’ai vu une prise et un chargeur et j’en ai profité pour recharger la batterie de mon portable. Avant d’appeler Abdou à qui j’ai dit de venir me rejoindre à la Sodida». Et de poursuivre : «c’est en l’attendant que j’ai fortuitement vu des sachets contenant de l’argent posés par terre. C’est ainsi que j’ai pris un sachet qui contenait 500.000 F Cfa», avant de souligner qu’il n’a pas volé le véhicule scellé à la Dic.
Et concernant les passeports diplomatiques bissau-guinéens et gambiens retrouvés par-devers lui lors de son arrestation, il a confirmé qu’il s’agissait de faux documents qu’il s’est procurés à 200.000 F Cfa. Comme depuis son interrogatoire de police, Boy Djiné a encore disculpé ses coinculpés, arguant ainsi l’avoir perpétré seul. Ces déclarations ont été confirmées par Maurice Diatta et Abdou Seck.
Faisant ses réquisitions, le procureur a requis 8 ans de réclusion criminelle contre Baye Modou Fall et 5 contre ses co-accusés. À sa suite, le pléthore d’avocats constitués pour le compte des accusés ont sollicité la relaxe pure et simple de leurs clients. À l’endroit de Boy Djiné, Me Abdoulaye Tall dira : «du fait de sa notoriété, Baye Modou Fall qui aurait dû être jugé devant une juridiction correctionnelle, est emmené devant vous». Avant que Me Senghor ne tonne : «dans cette affaire, la montagne a accouché d’une souris». Aussi, ses conseils ont sollicité la requalification du chef de vol commis la nuit avec effraction en vol simple.
Délibéré le 24 novembre prochain.

ACTUNET AVEC JT

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