Sorti des flancs du Pds en 2008, l’Apr a fêté ses 12 ans le 1er décembre. Après seulement 4 ans dans l’opposition, ce parti sous la direction de Macky Sall a accédé au pouvoir en mars 2012. Mais la remarque qu’il convient de faire est qu’après 8 ans de gestion, ce parti semble incapable de rompre le cordon ombilical d’avec son géniteur le Pds, donnant par là raison à ceux qui soutenaient qu’élire Macky Sall, c’est faire du «Wade sans Wade ». Libéral comme le “Vieux”, il a voulu néanmoins marquer sa différence : “Moi je veux une gouvernance sobre, vertueuse, efficace. L’argent public, je le mettrai dans les choses fondamentales pour le développement économique et social”, avait-il annoncé. Ses maîtres mots ? “Justice sociale, équité”. Mais aujourd’hui, la rupture dont il s’était fait le chantre a fini comme le Sopi, un leurre. Et la méthode de gouvernance de Macky Sall ressemble à s’y méprendre à celle de son prédécesseur et maître. Que ce soit les audits déclenchés au lendemain de leur accession à la magistrature suprême et qui ont fini en queue de poisson, la prédation des ressources, l’implication de leur famille dans la gestion des affaires publiques, l’accaparement des terres, l’élimination des compagnons de la première heure sans compter la consommation excessive de transhumants… Pour dire que si le maître avait promis le Sopi, sa gestion a été nébuleuse avec à la clé un culte de l’impunité, ce qui lui a valu d’être congédié. A sa suite, son successeur et disciple a enfourché le cheval de la rupture pour disait-il remettre les choses à l’endroit. Mais après huit ans de gestion, l’amer constat est que Macky Sall marche sur les traces de son prédécesseur sans le talent et la finesse dans la démarche . La rupture est en pleine déconfiture. Si l’une des caractéristiques de l’ancien président Wade, était sa propension a accaparer tous les pouvoirs pour être le seul maître à bord, aussi bien au niveau de la gestion de la patrie que du parti, il en est aussi de même que pour son successeur qui règne sans partage aussi bien au niveau de l’État que de son parti, si l’on en juge par les pouvoirs exorbitants que l’article 15 des statuts de l’Apr confère au Président Macky Sall. Dans ledit article, il est clairement mentionné : «En toutes circonstances, le parti est représenté par le président. Le président est le seul à pouvoir engager le parti dans ses initiatives et propos. Aucun militant ne peut prendre des initiatives ou faire des déclarations au nom du président et pour le compte du parti, sauf s’il est mandaté par le président. Le président est chargé de coordonner l’action du parti, dont il doit veiller à l’application fidèle des décisions et des orientations. Il nomme des superviseurs nationaux qui constituent le corps de contrôle du parti». En d’autres termes, le président est la seule constante, tous les autres restent des variables. A voir tous les libéraux chassés du pouvoir qui reviennent aux affaires : Souleymane Ndéné Ndiaye, Omar Sarr, Farba Senghor, Thierno Lo, Me Amadou Sall, Abdoulaye Baldé, Cheikh Tidiane Gadio, pour ne citer que ceux là, on se rend compte effectivement que le président Sall est en train de reproduire à l’identique les tares de l’ancien régime en promouvant les ralliés de la dernière heures au détriment des militants de la première heure. Après 8 ans de gestion du pays, ce qui est constant est que le président Macky Sall se réfère toujours à Wade si l’on en juge par la similitude dans les méthodes. Comme quoi, «quand on ne sait pas où l’on va, on retourne d’où on vient.» Ceci explique t-il cela ?
Avec Tribune