Le détracteur de Vladimir Poutine, empoisonné en août 2020, est rentré en Russie hier. Il a été immédiatement interpellé pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire lorsqu’il était soigné en Allemagne.
Entre l’opposant inflexible et un pouvoir résolu à ne pas lui céder d’un pouce, la collision semblait inévitable. Elle a eu lieu, dimanche 17 janvier, sur le terrain choisi par le Kremlin, celui des manœuvres dilatoires, des arguties juridiques et de la force brute.
L’essentiel du scénario était écrit à l’avance : avant même son retour, les autorités russes avaient prévenu qu’elles arrêteraient Alexeï Navalny, coupable de ne pas avoir respecté les conditions de son contrôle judiciaire. Soigné en Allemagne depuis son empoisonnement en août 2020, M. Navalny ne s’était pas rendu, au mois de décembre, à une convocation au commissariat.
Quelques minutes après avoir foulé le sol russe – son « meilleur jour depuis ces cinq derniers mois » –, l’homme politique a été arrêté, au moment de passer la douane. Une caméra a pu immortaliser sa dernière étreinte avec sa femme, Ioulia, avant que l’opposant ne soit emmené dans un lieu inconnu, sans pouvoir être accompagné de son avocate.
Pour le reste, la priorité du pouvoir a été de donner le moins de publicité possible à cet événement, quitte à produire l’effet contraire. Attendu à l’aéroport de Vnoukovo, l’avion de M. Navalny a été dérouté au dernier moment vers un autre aérodrome moscovite, celui de Cheremetievo. Raison invoquée : la brosse d’une déneigeuse traînait sur la piste d’atterrissage. L’autoroute menant à Cheremetievo a ensuite été partiellement fermée.
Source le Monde