Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris et candidate aux régionales en Île-de-France, a réagi ce matin aux accusations de pédophilie dont fait l’objet son père, décédé en 2008. Marc Pulvar, grande figure du syndicalisme martiniquais, est accusé d’avoir été un “pédocriminel” par trois femmes de sa famille qui ont expliqué, dans une tribune, vouloir mettre un terme à l’”héroïsation du personnage”.
Ce lundi matin, l’ex-chroniqueuse de l’émission On n’est pas couché, était l’invitée de la matinale de France Inter. Elle a brisé le silence et est revenue sur cette période douloureuse de son enfance.
“Évidemment, c’est quelque chose qui est très difficile. Je suis là en tant que moi, et en tant que fille d’un pédocriminel, d’un monstre au sens actuel du mot. Quand vous êtes la fille d’un monstre, forcément vous vous demandez si vous êtes un monstre vous-même”, a-t-elle déclaré, très émue. Et de poursuivre: “C’est un processus presque automatique. Les choses sont un peu moins simples qu’elles n’y paraissent, et je ne suis pas là non plus pour répondre à mes détracteurs, dont je n‘ai pas grand-chose à faire sur ce sujet”.
L’ex-compagne d’Arnaud Montebourg a également évoqué des réminiscences de son enfance, à l’époque où les faits avaient eu lieu.
“Depuis 45 ans, je sais qu’il s’est passé des choses confusément, c’est à dire que quand j’avais 5 ans, 6 ans, 7 ans – j’étais donc très petite – il s’est passé des choses dont je sentais qu’elles n’étaient pas normales. (…) Je passais les vacances d’été avec mes cousines, sous la garde de mon père. Je sentais qu’il y avait un climat que je ne comprenais pas, mais je ne savais pas ce que c’était”, raconte-t-elle, émue et meurtrie.
Et de poursuivre: “Un jour, ma cousine Barbara, m’a dit après une dispute – dans ma mémoire elle avait 7 ans: “Oh, ton père m’a sa main dans ma culotte. Ca m’avait tétanisé. Après, ces souvenirs-là ont été cadenassés dans mon cerveau pendant 25 ans en revenant par flash, celui-là comme d’autres, sans que je sache ce que c’était. Ça prend du temps, vous savez. (…) Les victimes ont mis 25 ans à parler”. (…) Non, il ne m’a pas venu à l’idée de le dénoncer. Je ne savais pas que je savais. Ce n’est pas quelque chose qui est devant vous et que vous identifiez. Il faut du temps pour pouvoir se dire qu’on a vécu ces choses-là”.
Une plainte avait été déposée en 2002 par les cousines d’Audrey Pulvar, âgées d’une trentaine d’années à l’époque, mais les faits, survenus 25 ans plus tôt, étaient prescrits. Ses cousines en avaient à leurs parents et à la mère d’Audrey Pulvar. “Je les ai crues parce que je suis toujours du côté des victimes, de celles et ceux qui dénoncent ce type de crimes”, a-t-elle encore expliqué.