Saint-Louis / Litige foncier à Ngnith : Le collectif de 37 villages du Ndiael réclame ses 20 000 hectares

Les litiges fonciers refont surface dans le nord du pays. A Saint-Louis, dans la commune de Ngnith (département de Dagana), le collectif des 37 villages  du Ndiael est monté au créneau pour réclamer ses terres octroyées à Senhuile il y a une dizaine d’années.
Le collectif de 37 villages du Ndiael a fait une sortie dans la presse pour réclamer les 20 000 hectares qui avaient été  octroyés à Senhuile.
Selon cette association, ces terres n’ont pas été exploitées depuis et feraient l’objet de spéculation entre hommes d’affaires. Bayel Sow, premier adjoint au maire de Ngnith, soutient que “cette affaire des 20 000 hectares est devenue une véritable nébuleuse qui doit  être tirée au clair rapidement”. Au départ, fait-il savoir, ces terres avaient été données à Senhuile-Sen-éthanol qui, ne pouvant pas l’exploiter, les avait  cédées à Ferme de la Téranga. “Cette dernière aussi qui ne parvient toujours pas à l’exploiter, l’a tout simplement loué à la population. Ce qui est inacceptable. Quand on leur donnait cette terre, c’était pour qu’ils l’exploitent, mais pas la  louer à des promoteurs”, déplore-t-il.
” Selon nos informations, ils veulent même vendre ces terres à d’autres privés étrangers. L’État doit intervenir pour arrêter les agissements de ces gens”, a déclaré Bayel Sow. L’adjoint au maire de Ngnith dit ne pas comprendre qu’au moment où les jeunes prennent la mer pour rallier l’Europe dans des embarcations de fortune, qu’on cède des terres à des étrangers. ” C’est anormal dans cette situation, des personnes essaient de vendre des hectares de terres qui pouvaient être exploitées par les jeunes pour travailler. Nous, nous ne voulons pas que ce qui s’était produit à Fanaye se reproduise ici. Nous voulons que le problème soit réglé rapidement avant qu’il ne soit trop tard. Nous demandons au président de la République d’intervenir rapidement dans cette affaire avant qu’il ne soit trop tard”, avertit M. Sow. Qui ajoute d’ailleurs : “Comme ils ne peuvent pas exploiter ces terres, ils doivent les retourner à la population. On a des informations selon lesquelles Frank Timis est sur le point d’acquérir de la terre ici. Nous ne pouvons pas accepter cela”, avertit Bayel Sow.
Amadou Ka, membre du collectif des 37 villages de Ndiael, abonde dans le même sens pour alerter dans cette affaire qui, relève-t-il, “risque de réveiller les démons de la violence dans cette zone d’agriculture et d’élevage avec un cheptel très important”. “Nous alertons les Sénégalais, le président de la République l’opinion nationale et internationale. Trop, c’est trop. Donner 20 000 hectares à une seule société, ce n’est pas normal. Nous ne pouvons pas accepter que des étrangers viennent prendre notre terre pour ensuite la louer à la population. Depuis 2012, nous souffrons, parce qu’il n’y a plus de terre pour faire du pâturage”, indique-t-il.

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