Une affaire d’abus de confiance présumé portant sur la construction d’un immeuble R+6 opposant Madjiguène Chanel Diongue, l’épouse de l’ex-ministre délégué chargé du Budget Birima Mangara, à un entrepreneur en bâtiment du nom de A. Doucouré a été plaidée, hier jeudi, à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Devant le juge, la dame, qui se dit victime d’abus de confiance, a réclamé une rondelette somme de 52 millions de francs Cfa de dommages et intérêts à son ancien camarade de classe.
En effet, c’est en août 2019 que Madjiguène Chanel Diongue Mangara a versé un acompte de 25 millions de francs Cfa sur les 98 millions de francs Cfa que lui a réclamés l’entrepreneur, qu’elle a retrouvé sur Facebook. L’épouse de l’ex-ministre dit avoir été convaincue par les plans d’architecture que le prévenu a publiés sur sa page. « C’est là que je l’ai contacté et sollicité pour les travaux après l’avoir présenté à ma mère », a-t-elle confié. Des propos rapportés par Le Soleil.
Trainé devant la justice, l’entrepreneur a rejeté sa responsabilité et évoque l’absence d’une autorisation de construire, liée au fait que le terrain est litigieux.
« Lors du démarrage du chantier, j’ai acheté du ciment, du fer entres autres matériaux de construction mais, je n’ai pas les chiffres en tête. J’ai aussi payé la somme de 3 millions aux ouvriers pour la démolition. Toutes les factures se trouvent à mon bureau », dit-il. Ce que la plaignante a balayé d’un revers de main. « Il savait que le terrain était litigieux. Je lui avais demandé de ne rien entamer avant l’obtention du permis de construire », a-t-elle martelé. Et d’ajouter : « Il s’y ajoute que nous n’avons jamais signé de contrat et n’a rien démoli sur le terrain et j’ai même engagé un huissier qui a fait un constat. Je l’ai sommé d’arrêter et après un an de cela, il n’a rien entamé ».
Pour la réparation du préjudice, elle a réclamé la somme globale de 52 millions de francs CFA.
Le parquet a, pour sa part, requis 6 mois de prison ferme. Mais ses avocats ont demandé que le prévenu soit renvoyé des fins de la poursuite puisqu’il s’agit d’une affaire civile. A. Doucouré sera édifié sur son sort le 29 avril prochain.