Durant presque toute l’année, des femmes de Thiobon passent leurs journées dans une petite poterie. Une activité qui fait la particularité de ce village de Casamance dans le Sud du Sénégal. C’est en réalité une tradition que ces dames tentent de perpétuer, à l’image de leur aînée, Arocky Coly, une septuagénaire qui fait figure de gardienne du temple.
”J_e suis ici depuis plus de 20 ans. J’ai commencé avec mes aînées mais elles ne peuvent plus venir en raison de leur âge avancé, d’autres sont même décédées. Mais on ne gagne presque rien dans notre travail. Parfois, on produit beaucoup de vases qui finissent par se casser. Mais cela ne nous décourage pas. Tant que je vis encore, je vais continuer d’accompagner les plus jeunes.” explique-t-elle.
Et aujourd’hui c’est avec un sentiment du devoir accompli que cette vieille voit les choses évoluer. En plus de la poterie, ces femmes font maintenant dans la transformation des fruits, la production de savon ou encore la fabrication de fourneaux en argile. Mais avec des moyens limités, le groupement d’intérêt économique qu’elles ont mis sur pied a du mal à décoller.
”Nous avons encore du mal à trouver des financements. Nous n’en avons aucun pour le moment. Ceux qui nous ont formées ont fait de leur mieux. Ils ont financé le four, mais c’est tout. Or, si nous avions eu des financements, ils nous auraient permis de rentabiliser davantage notre travail. C’est tout ce qu’on veut.” , regrette Khady Mane, présidente de l’association.
Un progrès qu’aurait pu faciliter l’écoulement de la production. Mais, trouver un marché reste un grand problème. Donc, forcément des difficultés à renforcer l’équipement de cette petite entreprise. D’où cette appel de la présidente.
Pour ces femmes, le plus grand succès sera de faire de cette petite entreprise une référence dans la création d’emplois. Mais surtout, la principale source de revenus du village où la pêche et l’agriculture vivrière restent les principales activités des habitants.