Syndicalisme pour les travailleurs : Le Cucs conteste le G4 et dénonce un deal

Afin d’examiner la situation du mouvement syndical sénégalais face aux multiples problèmes que subissent les travailleurs, des centrales syndicales (USDS, CDSL-UTLS/A-UTLS/ B, CGTDS-STDS, CNTLS, CNTS-FC/A, UNTD, UDTS/EFFE, CFS) se sont réunies en fin de semaine au siège de la CNTS-FC/A. Il a été décidé, à l’issue de cette rencontre, de la mise sur pied d’un Cadre unitaire des centrales syndicales dénommé CUCS. Un cadre unitaire né de la volonté des travailleurs sénégalais pour l’unification des centrales syndicales, selon ses membres.

Le respect de la présence des délégations de toutes les centrales à la cérémonie traditionnelle de remise des cahiers de doléances est l’une des exigences du CUCS. Ainsi, ses membres refusent que l’Etat leur impose de se faire représenter par d’autres délégations, durant ladite cérémonie.

En effet, la pandémie de la Covid-19 est évoquée par le gouvernement qui veut limiter le nombre de personnes devant prendre part à cette rencontre. ‘’Depuis Senghor, le 1er Mai, les centrales syndicales déposent leur cahier de doléances, parce qu’il y a des doléances qui nous sont spécifiques. Mais il y a quatre centrales syndicales qui prétendent nous représenter. Ils ne parlent que de leurs problèmes, à chaque lecture de cahier de doléances’’, peste la secrétaire générale de la CNTS-FC, Bakhaw Ndiongue.

‘’Il faut que l’Etat comprenne que nous sommes des centrales syndicales légalement constituées ; que ces secrétaires généraux qui se disent plus représentatifs ne représentent absolument rien par rapport à notre groupe.  Nous avons des doyens qui ont fait plus de 40 ans dans le mouvement syndical’’, a-t-elle poursuivi.

En effet, dans cette affaire, il y a un enjeu financier important. La somme de 600 millions est débloquée chaque année. En ce qui le concerne, CUCS exige un partage correct des subventions de l’Etat destinées aux centrales légalement constituées. À en croire Mme Ndiongue, les membres du G4 sont ‘’engraissés’’ par l’Etat, à travers cette manne financière. ‘’Ces centrales syndicales soi-disant représentatives ne font absolument rien pour les travailleurs. Rien du tout. On leur octroi, chaque fois, la sommes de 600 millions qu’ils se partagent et laissent les quatorze autres centrales syndicales en rade. Ce n’est pas sérieux’’, proteste-t-elle.

Selon elle, à l’issue de ce partage, la plus petite centrale syndicale peut se retrouver avec une vingtaine, voire 50 millions F CFA, pendant que les autres sont laissées sur leur faim. ‘’Nous, on nous donne des 500 mille et 1 million. Ça ne nous sert à rien du tout. Nous sommes obligés d’aller nous endetter, partout, pour satisfaire nos camarades’’, ajoute-t-elle.

Dans la même veine, son camarade Mamadou Thior parle de deal entre le ministre du Travail et les quatre centrales syndicales représentatives, regroupées autour du G4. ‘’Nous considérons qu’il y a un deal, parce que jusqu’au moment où nous parlons, on n’a pas évalué l’argent injecté dans le secteur du travail pour le compte du G4. L’heure est grave. Nous sommes à la croisée des chemins. Et aujourd’hui, nous lançons un appel au chef de l’Etat pour que son ministre du Travail revienne à de meilleurs sentiments par rapport aux problèmes déclarés’’.

De plus, le CUCS, qui sollicite le respect du calendrier des élections de représentativité des centrales syndicales, demande la mise en place de la commission électorale, pour des élections générales de représentativité. D’ailleurs, les élections passées sont contestées. Mamadou Thior, qui dénonce ‘’une mascarade électorale’’, déclare : ‘’Les élections de représentativité étaient mal organisées. Ce sont des élections qui ont été contestées par plus de 15 centrales syndicales. Et ces élections-là étaient appréciées par la cour d’appel, à un certain moment, parce que nous avons déposé un recours en annulation. Et la cour d’appel du Sénégal nous a convoqués à deux reprises pour essayer de régler cette problématique. Depuis lors, aucun acte véridique n’a été posé.’’

Par ailleurs, fraichement créé, le CUCS entend s’engager dans une rupture avec les anciennes méthodes, démarches et procédures qui ne respectent pas l’orthodoxie syndicale. ‘’Depuis l’apparition de la pandémie, les travailleurs sénégalais vivent des moments très difficiles, accentués par la précarité de l’emploi, la fermeture de centaines entreprises entrainant le licenciement abusif de milliers de travailleurs’’, déclare Ibrahima Sarr. Selon qui, le CUCS ‘’doit se départir de ce fardeau social, reconstruire le tissu social et offrir aux travailleurs un espace propice à la réalisation de leurs rêves’’.

De plus, le Cadre unitaire des centrales syndicales dit qu’il accordera une attention particulière à l’élaboration d’un programme et l’extraction d’un document, comme tableau de bord identifiant les actions à mener les actions dans le temps et dans l’espace, avec des résultats à atteindre.

De plus, assure-t-on, une priorité sera accordée à la mise en place de structures départementales et régionales.

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