Une rocambolesque affaire de faux et d’usage de faux a été jugée hier au Tribunal des flagrants délits. Agent de santé en imagerie médicale dans un hôpital de la place, Thierno Alpha Diop a senti le besoin d’échelonner dans son service après 20 ans de carrière. Pour bénéficier d’une augmentation de salaire, il devait présenter son diplôme de baccalauréat.
Particulièrement audacieux, il a le toupet de se faire confectionner un diplôme de baccalauréat moyennant la somme de 150.000 Fcfa. Dès que ses supérieurs ont découvert le caractère faux des documents, le bonhomme a été attrait à la barre pour faux et usage de faux en écriture publique authentique.
Devant la barre, le mis en cause n’a pas tardé à passer aveux. En effet, Thierno Alpha Diop informe que le faux diplôme de bac lui a été cédé par un certain Idy Kane.
«J’ai arrêté les études en classe de terminale. Vu que je travaille à l’hôpital depuis 20 ans, on m’a demandé mon diplôme de baccalauréat pour que mon salaire puisse augmenter. Comme je me suis rabattu sur une école de formation privée pour obtenir la licence en maintenance biomédicale, j’ai confectionné le faux diplôme de bac», explique-t-il
Il ajoute : «J’ai payé 150.000 Fcfa pour avoir ce diplôme», indique l’agent de santé. Père de 3 enfants, il informe qu’il a tout fait pour avoir le baccalauréat, mais la chance ne lui a pas souri. «J’ai même engagé des professeurs, mais je n’ai pas pu passer l’examen à cause des contraintes familiales », dit-il.
Considérant que les faits sont constants, le ministère public a requis 2 ans dont 3 mois de prison ferme. Ce que conteste l’avocat de la défense qui estime que son client Thierno Alpha Diop n’a pas cherché un faux bac par plaisir.
«S’il a voulu l’avoir, c’est juste pour échelonner après 20 ans de service. C’est un personnel de service et il n’a pas acheté son bac pour soigner des malades mais pour avoir des avancements», clame la robe noire avant de solliciter la disqualification des faits en faux et usage de faux dans un document administratif.
Aussi, plaide-t-il l’application bienveillante de la loi. Dans sa décision, le juge a disqualifié les faits en faux et usage en écritures administratives avant de condamner le mis en cause à 2 ans avec sursis.