Depuis 2013, Astou Maréna a eu dans cette liaison un garçon âgé de six ans. Sa vie basculé et son mariage a volé en lambeaux lorsqu’elle a découvert, la semaine dernière, que son mari couchait avec sa fille adoptive qui n’est autre que sa propre fille à elle depuis quatre longues années. La pauvre victime, qui doit se présenter à l’examen d’entrée en sixième, a raté les épreuves physiques. Selon Astou Maréna, son mari a détruit sa vie et celle de son enfant. Pour inciter cette dernière à la débauche, le sexagénaire lui montrait des films pornos et la menaçait avec une arme à feu avant de coucher avec elle. Soupçonnant son mari d’en avoir fait autant avec les filles du quartier, elle invite ses voisins à interroger leurs filles.
Depuis quand êtes-vous mariée avec votre conjoint ?
Je me suis mariée avec Lamine F… depuis le 13 janvier 2013. J’ai un garçon avec lui qui est aujourd’hui âgé de six ans. Nous habitons au quartier Oncad 5 à Mbour. Mon mari est un marabout en plus d’être un éleveur. Auparavant, je m’étais déjà mariée avant de divorcer. D’ailleurs, la fille qui a vécu cet enfer avec mon mari est issue de ce premier mariage.
Racontez-nous ce qui s’est passé entre votre fille mineure et votre mari
Les faits se sont déroulés la semaine dernière vers vingt heures. Je devais me rendre chez le tailleur qui habite non loin de la maison conjugale car, lors de la fête de Korité, il n’avait pas pu coudre mon tissu du fait de l’importance de la commande féminine. Je suis partie trouver mon mari dans sa chambre pour l’informer de ma visite chez le tailleur. Une fois chez ce dernier, sa femme m’a fait savoir qu’il est sorti. J’ai décidé de rappliquer à la maison. Le tout en moins de trois minutes. A ma grande surprise à mon retour à la maison conjugale… (Elle marque une pause), j’ai trouvé la chambre fermée avec le loquet. Il faut signaler que mon mari a deux épouses et je suis la seconde. Chacune de nous a une chambre et lui-même en a une qui lui est propre. Lorsque je suis entrée dans la chambre brusquement, car je n’ai pas toqué à la porte, j’ai trouvé mon mari sur ma fille âgée seulement de 13 ans.
Quelle a été sa réaction ainsi que la vôtre ?
(D’une voix tremblotante, elle poursuit). Je me suis mise à crier, ameutant toute la maison, remplie de locataires. Ma fille est sortie de la chambre en courant, criant que ce n’est pas la première fois que son père adoptif entretenait avec elle des rapports sexuels. Mon mari a fermé la porte de la chambre en dépit de mes cris et s’est mis à me supplier. « Sangue ma sutura, Astou… ». Il ne cessait de me répéter cela. Pour toute explication de son attitude indigne d’un père, il me dit qu’elle était en train de lui montrer une infection. Je lui ai alors posé la question : est-ce à toi de regarder tout cela comme si moi sa mère n’étais pas vivante ? Une infection vaginale, ça doit une affaire de femmes entre une mère et sa fille. Je lui ai dit qu’il m’a déçu et que je m’attendais à autre chose venant de sa part. Il était tout en sueur et me suppliait « Sangue ma sutura, Sangue ma sutura… ». Je lui ai alors suggéré d’ouvrir la porte de la chambre pour que j’aille voir ma fille car on
n’avait plus rien à se dire. Devant ma détermination et mon insistance, il finit par abdiquer d’un air désolé.
Qu’avez-vous fait après avec votre fille ?
Lorsque je suis sortie de la chambre de mon mari, je suis allée la rejoindre dans ma chambre. Puis, nous sommes sorties aux environs de 20 heures 30 ou 21 heures de la maison conjugale. Une fois arrivée à hauteur du dispensaire qui n’est pas très éloigné de chez nous, je l’ai interpellée en lui disant de
ne pas avoir peur et de tout me raconter. C’est ainsi qu’elle me dit que son supplice a
commencé depuis qu’elle avait 9 ans. Mon mari attendait que je sorte de la maison pour lui montrer des films pornographiques dans son téléphone avant d’entretenir des rapports sexuels avec elle. De plus, il la menaçait avec une arme à feu si jamais elle était tentée de me divulguer leur relation. Je lui ai suggéré d’aller voir la sage-femme du centre de santé. Une fois sur les lieux, j’ai expliqué à cette dernière la situation. Elle a examiné ma fille et me dit qu’elle est à un doigt. Après quoi, elle m’a prié d’aller à l’hôpital le lendemain pour voir un gynécologue. A l’hôpital de Grand Mbour, après l’avoir consultée, le gynécologue m’a confirmé que ma fille a perdu sa virginité depuis belle lurette. En plus, il me dit qu’elle a de petits ovules. C’est pourquoi
elle ne voit pas encore ses règles et qu’elle n’est pas en état de grossesse. Puis, il m’a délivré un certificat médical.
Quand avez-vous décidé de porter plainte ?
Sur le champ. Munie du certificat médical, je suis allée au niveau de la nouvelle brigade de gendarmerie de Mbour pour porter plainte. J’ai tout expliqué aux gendarmes en les invitant à faire vite sinon, mon mari allait détruire les films pornographiques dans son portable ainsi que l’arme à feu. Après avoir enregistré la plainte, les gendarmes sont partis le cueillir à la maison. Heureusement, ils ont trouvé les films pornos intacts dans son téléphone. Le lendemain, ils ont opéré une perquisition dans la chambre de Lamine F… et ils ont trouvé
l’arme à feu dans une sacoche noire comme décrite par ma fille lors de l’enquête. C’est après que j’ai rendu compte à ma famille.
Quel est l’âge de votre fille ?
Elle est âgée de 13 ans. C’est une enfant. Elle fait la classe de CM2 et doit passer l’examen de l’entrée en sixième cette année. Malheureusement, pour elle, elle risque d’échouer car elle n’a pas fait les épreuves
physiques de la semaine dernière.
Etes-vous toujours dans le domicile conjugal ?
(D’un ton sec) Non. Je ne veux plus de ce mariage. Lamine a gâché la vie de ma fille et la mienne. Comment pourrais-je continuer à rester avec lui tout en sachant qu’il a entretenu des rapports sexuels avec ma propre
fille ? J’ai dit à ses frères que je demandais le divorce. Je ne veux plus de ce mariage. Qu’il aille au d… Je suis présentement dans la maison de mon oncle. Je vais certainement par la suite rentrer au village.
Il paraît que vous avez signé une lettre de désistement…
A mon retour de la gendarmerie, j’ai trouvé la maison conjugale pleine de proches et parents de mon mari. Ils ont exercé sur moi une pression terrible et m’ont pratiquement forcé à signer un papier. Je suis une analphabète qui ne sait ni lire encore moins écrire. Le lendemain, ils ont amené le papier à la brigade de gendarmerie mais cela n’a pas sauvé mon mari. Lorsque les gendarmes m’ont convoqué, je leur ai expliqué que ses parents m’ont forcé à signer un papier dont je ne connaissais pas la teneur.
Avez-vous été entendue par le procureur ?
Il nous avait convoqués pour hier. Une fois dans son bureau, il nous a dit de rentrer et qu’au besoin il fera appel à nous car le numéro de téléphone est inscrit dans le procès verbal d’enquête.
Avez-vous des appréhensions par rapport à ce dossier ?
Je crois en la justice de mon pays. Maintenant que l’affaire est entre les mains de la justice, je laisse aux juges le soin de faire leur travail. Ses frères disent qu’on vu l’affaire Ousmane Sonko et que cette dernière n’a pas
abouti. Ils se targuent d’avoir des relations et que bientôt Lamine rentrera à la maison. Je n’en crois rien. Par ailleurs, j’invite les parents qui habitent dans le même quartier que mon d’interroger leurs enfants car on ne sait jamais.
Que voulez-vous dire par là ?
Il avait une proximité avec les filles du quartier. A chaque fois, il leur demandait de venir lui rendre visite. Personne ne pouvait imaginer qu’il était en train de coucher avec sa fille adoptive. Qui peut plus, peut le moins. C’est pourquoi, j’invite les mères du quartier à interroger leurs enfants. On ne sait jamais. On n’est jamais à l’abri d’une surprise. Je souhaite que justice soit faite. C’est douloureux pour une mère ce qui vient d’arriver à ma fille.
Avec Le Témoin