Le sieur Assane Ndiaye, un résident de la Cité ‘’Imbécile’’, a été jugé hier au tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits de proxénétisme et d’exploitation irrégulière de débit de boissons alcoolisées. Il a été arrêté en même temps que quatre prostituées par la Police à la suite d’une dénonciation anonyme.
Âgé de 29 ans, Assane Ndiaye l’a échappé belle, hier, au tribunal des flagrants délits: le juge l’a condamné à une peine de 2 mois assortie du sursis. Propriétaire d’un bar clandestin, Assane est poursuivi pour exploitation irrégulière de débit de boissons alcoolisées et proxénétisme.
La Police mise au parfum par un citoyen anonyme
Il ressort des débats d’audience que la police avait reçu une information faisant état de l’existence d’un réseau de prostituées installé dans une maison transformée en bar sise à la cité Imbécile. Mieux, cette dénonciation anonyme informe que ce bar appartenait au prévenu qui vivait au crochet de filles de joie. Dans leur mission de veille sur les bonnes mœurs, les agents de police se sont rendus sur les lieux. C’est ainsi qu’ils ont procédé à l’arrestation d’Assane Ndiaye et de quatre (4) prostituées dont deux habitaient la maison qui servait en même temps de bar. Une perquisition effectuée a permis de trouver, partout dans la maison, des préservatifs.
Entendu à la Police, Assane a réfuté les faits de proxénétisme en soutenant qu’il aidait seulement les prostituées en expulsant leurs clients qui, en état d’ébriété, semaient le trouble. Mais, précise-t-il, il ne recevait rien en contrepartie. Pourtant, l’une des belles de nuit, M. F. F, a déclaré aux enquêteurs qu’Assane lui empruntait souvent de l’argent. Quant aux deux autres prostituées, le présumé proxénète déclare ne pas les connaître.
L’accusé Assane Ndiaye réfute les faits et se déclare pêcheur
À l’issue de l’enquête, M. F. Fall et A. Cissé, co-locataires d’Assane, ont été relaxées car elles étaient détentrices de carnets sanitaires. A Diop et A Wade, âgées respectivement de 21 ans et 22 ans, ont été déférées ainsi qu’Assane Ndiaye. À la barre des flagrants délits, hier, ce dernier a réfuté toutes les accusations portées à son encontre en maintenant ses déclarations faites à l’enquête préliminaire. « Je vis dans cette maison avec ma femme. Je suis pêcheur et je tiens, en même temps, ce débit de boissons alcoolisées. Je ne savais pas que c’était interdit par la loi », s’est-il défendu.
Ses deux co-prévenues, Adama Diop et Aïssatou Wade, elles, ont également plaidé non coupables. Elles reconnaissent, tout de même, avoir exercé le métier de prostituée dans le passé, mais elles affirment avoir abandonné cette activité pour se reconvertir en femmes de ménage. « J’ai arrêté ce métier depuis décembre dernier. Au temps, je gagnais 7000 francs par jour et je payais mensuellement ma chambre de la cité imbécile à 20 000. La police n’a trouvé aucun préservatif dans ma chambre », a soutenu A. Wade au prétoire.
Le procureur pas convaincu des dénégations de l’accusé : «nous ne pensons pas qu’Assane puisse échapper à ce délit parce qu’il a protégé l’espace où se passe la prostitution. Ce sont des faits, à mon avis, graves, parce qu’ils contribuent à la dépravation et à la perversion»
Le représentant du parquet, qui n’est pas du tout convaincu par les déclarations des deux jeunes filles, a quand même requis leur relaxe pure et simple. Quant à Assane Ndiaye, il a demandé au tribunal de lui infliger une peine de 6 mois dont 1 ferme. « Assane aidait les prostituées à expulser les clients troubleurs. Et c’était dans le but de les aider à exercer tranquillement leur activité de prostitution.
Par ailleurs, il s’y ajoute qu’Assane empruntait des sous par moment à M Fatou. Et ce sont les produits de la prostitution qu’elle lui remettait. Nous ne pensons pas qu’Assane puisse échapper à ce délit parce qu’il a protégé l’espace où se passe la prostitution. Ce sont des faits, à mon avis, graves, parce qu’ils contribuent à la dépravation et à la perversion », a estimé le parquet.
À la fin des débats, le tribunal a partiellement suivi les réquisitoires du ministère public en relaxant Adama Diop et Aïssatou Wade. Assane Ndiaye, pour sa part, a écopé d’une peine de 2 mois d’emprisonnement avec sursis.