S. S. Diène est inquiet sur son sort. Son dossier judiciaire n’avance pas. Et pour cause ! C’est le défunt Doyen des juges, Samba Sall, qui s’en chargeait. Et depuis la mort de ce dernier, le 8 avril dernier, l’inculpé, en prison depuis 8 mois, ne sait plus à quel juge se tourner afin d’être jugé.
Selon un proche de sa famille, le marabout continue de réclamer justice du fond de sa cellule.
En effet, le détenu provisoire a été arrêté depuis le 14 novembre, pour des actes terroristes commis dans la nuit du 10 au 11 novembre, après qu’il a caillassé la voiture de son frère, B. Diène, et menacé de mort son père avec un couteau.
Il a été transféré à Dakar, présenté au magistrat-instructeur et placé sous mandat de dépôt.
Depuis, il prend son mal en patience.
Natif de Touba et âgé de 39 ans, il aurait révélé, dans le procès-verbal (PV) d’audition, des rapports avec des groupes armés terroristes en Libye et en Egypte. Il a été chargé par son père qui, interrogé par les éléments enquêteurs, avoue qu’il avait vécu pendant de longues années au Maghreb (Algérie, Tunisie, Libye) et en Egypte. Ce qui a été confirmé par le mis en cause. S. S. Diène a reconnu devant les enquêteurs, avoir séjourné d’abord en Mauritanie, puis en Egypte et plus tard au Soudan, au Maroc et en Tunisie, pour approfondir ses études coraniques entamées au village de Ndiéné, dans le département de Gossas.
Poursuivant sa déclaration, S. S. Diène aurait avoué son enrôlement en Libye par un groupe terroriste et subi une formation accélérée de six mois lui permettant d’assimiler beaucoup de techniques de guerre à Sebha, une ville située à 660 km au Sud, avant de regagner Tripoli en 2015.
Ce séjour lui aurait permis de faire connaissance avec plusieurs groupes armés comme l’Etat islamique, les Frères musulmans et Al-Qaïda. Sur ses contacts au Sénégal, il dit avoir côtoyé beaucoup de marabouts proches d’un célèbre imam de l’intérieur du pays et d’autres personnes domiciliées à Dakar.
A l’étranger, S. S. Diène balance le nom d’un certain Mohamed qu’il a connu en Egypte, et Nazir, un Algérien, mais se garde de donner leurs contacts, prétextant avoir perdu entre-temps son téléphone.
Sur l’objet de son interpellation (véhicule caillassé et menace de mort), le marabout reconnaît les faits sans ambages. Ce, tout en soutenant avec force devant les hommes du lieutenant Faye du commissariat de Gouye Mbind, qu’il n’est pas un djihadiste et n’appartient à aucune secte religieuse. Des faits qu’il nie aujourd’hui avec le recul et l’usure du temps.
Il continue de clamer son innocence tout en faisant savoir que cette affaire est un coup monté de toutes pièces par certains membres de sa famille.