Les nommés Fallou Fall, âgé de 67 ans, sous-préfet à la retraite, et Amadou Diakhaté, cogérant de la société de prestation de services Sarl, ont comparu, hier, à l’audience correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Ils répondaient des faits d’escroquerie portant sur 47 millions de francs Cfa au préjudice du nommé Oumar Guèye, opérateur économique. L’affaire est mise en délibéré pour le 28 juillet prochain.
L’affaire opposant le sous-préfet à la retraite Fallou Fall et l’opérateur économique Oumar Guèye, qui s’active dans l’élevage et l’agriculture, a atterri, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar.
Les faits remontent à 2017. Son co-prévenu étant absent pour des raisons médicales, Fallou Fall a reconnu les faits qui lui reprochés. Selon lui, le plaignant lui a remis de l’argent dans le cadre d’une convention de partenariat pour la création d’une société. « Il y a une convention qui me lie à Oumar Guèye, mais nous ne sommes pas associés. Je lui avais dit que j’avais une assiette foncière de 1500 hectares à usage agricole à Diokoul. Dans ce cadre, il m’a a remis 47 millions pour l’acquisition du marché pour la réfection de l’hôtel de ville de Dakar. Il n’y a pas de problème. Le terrain existe, mon partenaire est pressé et m’a demandé de lui rembourser son argent, je lui ai remis 4.500.000 FCfa et il reste 42.500.000 FCfa », s’est défendu le prévenu.
Selon le conseil de la partie civile, Fallou Fall s’est présenté en qualité de sous-préfet pour dire à l’homme d’affaires qu’il disposait de 100 hectares à usage agropastoral.
« Les prévenus avaient soutenu qu’ils ont gagné le marché pour la réfection de l’hôtel de ville de Dakar et l’opérateur économique a déboursé 47.000.000 millions FCfa pour la capacité financière. Ils n’ont pas mis à disposition le terrain convenu ni acquis le marché de réfection de l’Hôtel de Ville de Dakar. Ils ont usé de tromperie et ils ont amadoué les enquêteurs pour ne pas être déférés. Mon client a déboursé de l’argent parce que ces deux hommes lui ont fait croire qu’ils ont des terrains à vendre. Les faits remontent à 2017. Fallou Fall a reconnu qu’il doit au plaignant 42.500.000 FCfa Les documents présentés ne sont pas certifiés par des originaux et non justifiés par une autorité judiciaire. L’usage de fausse qualité et de manœuvres frauduleuses détermine l’escroquerie», a expliqué Me Kayossi, pour enfoncer les prévenus.
Pour la réparation du préjudice, la partie civile a réclamé la somme de 67 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. Le parquet a requis l’application de la loi pénale. Quant aux conseils de la défense, Mes Youssoupha Camara, Assane Dioma Ndiaye et Arouna Basse, ils ont plaidé qu’il n’y a pas d’escroquerie. « Pour des affaires purement civiles ou commerciales, des citoyens sont attraits devant le juge pénal. Le fondement de l’escroquerie, c’est la remise motivée par des tromperies. On ne peut pas parler d’escroquerie sur une délibération ordonnée par l’Etat. Une partie de l’argent, c’était pour acquérir une partie du patrimoine foncier pour usage agricole. L’escroquerie doit être justifiée par des malversations, des simagrées et tromperies. Ce qui n’est pas le cas. Le plaignant est pressé et il a demandé de l’argent. C’est une affaire de détournement de procédure. Le commerce est à base de risque. C’était des terrains du domaine national à exploiter à usage pastoral et non à vendre. On ne peut dire qu’il y a escroquerie. C’est une convention. C’est une affaire purement civile, dans le cadre d’un partenariat visant l’exploitation de 1500 hectares », a plaidé la défense. L’affaire est mise en délibéré pour le 28 juillet prochain.