Pour des faits de menaces de mort et de violence et voie de fait, Mouhamadou Abdallah Diouf comparaissait, hier, devant le juge du Tribunal des flagrants délits de Dakar. Il a été traduit en justice par sa mère Mame Pauline Seck. Il a été condamné à un mois de prison ferme.
Mohamed Abdallah Diouf n’est pas un fils exemplaire. Adepte d’héroïne, il mène la vie très dure à sa mère Mame Pauline Seck, à chaque fois qu’il se retrouve les poches vides. Son quotidien est émaillé par des disputes, des menaces de mort, entre autres. Poussée à bout, sa mère a eu à recourir à la Justice pour freiner l’élan criminel de son fils. Car, ce dernier, lors de leur énième dispute, a saisi une arme et a menacé de la tuer nuitamment.
Le jour des faits, le prévenu a demandé la somme de 13.000 francs à sa mère. Irrité par le refus de cette dernière, le fils s’est dirigé directement vers la voiture et a saisi la batterie qu’il a dissimulée quelque part dans le véhicule pour, ensuite, aller la vendre. Mais sa fourberie n’a pas réussi, car elle a été très vite dévoilée. Après, il s’en est suivi une dispute. C’est sur ces entrefaites que le fils délinquant a saisi une arme avec des munitions. Il a menacé de mort sa maman et sa grande-sœur. Heureusement qu’il a été maîtrisé.
Entendu par les enquêteurs, la partie civile Mame Pauline Seck leur a fait savoir que ce n’est guère la première fois que son fils se comporte ainsi. À l’en croire, il est coutumier des faits. Pis, poursuit-elle, à chaque fois qu’il a besoin d’acheter de la cocaïne, il vole ses matériels, y compris ses bijoux. «Quand son père est retraité, il a hérité de son poste à la Compagnie Sahélienne des Entreprises (Cse). Mais, au bout de deux mois, il a été congédié à cause de sa mauvaise conduite», témoigne la mère malheureuse.
Auditionné à son tour, Mouhamadou Abdallah Diouf avait reconnu les faits devant le procureur et les enquêteurs. Mais hier devant le juge des flagrants délits de Dakar, il a tout contesté évoquant un problème d’héritage. « Sur le Procès-verbal d’enquête, on m’a attribué des déclarations que je n’ai jamais tenues. La partie civile est ma mère et je ne l’ai pas menacé de mort.
Le mécanicien, qui était venu réparer la voiture, l’a informé de la disparition de la batterie. Aussitôt, elle s’est mise à m’accuser de l’avoir volée. Je ne détenais pas une arme, mais un mouchoir », soutient-il. À l’en croire, l’héritage de leur père est à l’origine de tous leurs différends. « La voiture est à moi et ma sœur. On l’a hérité de notre père qui est mort récemment. Le problème est que ma sœur ne peut pas concevoir le fait qu’on m’octroie le double de son héritage ». Toutefois, le prévenu reconnaît avoir été un adepte de drogue, mais dit qu’il a arrêté d’en consommer depuis 6 mois.
La représentante du Parquet a requis l’application de la loi. Quant au conseil de la partie civile, il a réclamé le franc symbolique en guise de réparation. «Il n’y a jamais eu de problème d’héritage. Après le décès de son papa, sa maman lui a donné 6 millions de francs. Maintenant, sa maman ne demande que le franc symbolique et, surtout, qu’il la laisse tranquille. Elle et la sœur du prévenu vivent un véritable calvaire à cause de lui », a plaidé la robe noire. Invité à dire son dernier mot, le prévenu a imploré la clémence du Tribunal. «J’ai des problèmes de santé et ma femme aussi est enceinte», s’apitoie-t-il. Hélas, pour lui, malgré sa demande d’indulgence, le Tribunal l’a condamné à une peine d’emprisonnement ferme d’un (1) mois.