Profil] Double Less… le Cowboy !

L’ancien champion des arènes, Mamadou Sakho alias «Double Less», est décédé hier, à l’âge de 80 ans. Le père de Balla Guèye 2 et de Sa Thiès a marqué de ses empreintes, de manière indélébile, la lutte avec frappe. Celui que l’on surnom le Cowboy a fait régner sa puissance et sa force pendant plus près deux décennies.     
 
Pendant longtemps, ses mains ont laissé des balafres sur le visage de ses adversaires. Ses coups dévastateurs ont fini par faire le vide autour de lui, dans l’arène. Plusieurs de ses protagonistes ont mordu la poussière par Ko. Les plus résistants et téméraires n’ont pas pu contenir sa force et sa puissance incommensurables. 
 
Mamadou Sakho alias «Double Less», 2 m pour 130 kg, a fait trembler toute une génération, pendant plus d’une décennie.
 
Tous les ténors qui faisaient régner leur diktat, les dimanches, avaient plié devant Double Less qui a commencé la lutte avec frappe, au début des années 70.
 
Malgré son premier combat qui s’est soldé par un nul face à Doudou Baka Sarr en 1972, Double Less a balayé tout sur son passage. Ibou Senghor, Pape Kane, Toubabou Dior, Moussa Diamé, Mame Gorgui Ndiaye, Mame Samba Diaw avaient tous mordu la poussière devant le père de Balla Gaye 2.
 
Originaire de la Casamance, plus précisément de Malifara, dans le département de Sédhiou, Double Less s’était taillé une solide réputation de cogneur. Une chanson à sa gloire – ‘’Double Less Cowboy la, Koumou door nga danou, (Double Less est un Cowboy, ses coups font tomber)’’ – souvent  entonnée par les enfants à l’époque,  rappelait ses capacités de grand bagarreur.  
 
Son  combat contre Mbaye Gueye toujours  sans verdict 
 
Son surnom (Double Less) lui vient d’un de ses amis qui était ébahi par la robustesse et la taille de ses bras. D’ailleurs, sa morphologie, ses capacités physiques et athlétiques faisaient de lui un monstre de la lutte avec frappe.
 
La lutte, il l’avait dans son sang. Il l’a hérité d’un de ses oncles qui était un modèle et qui avait inspiré ses premières prouesses. C’est avec la lutte traditionnelle diola qu’il commence sa carrière avant de s’initier aux ‘’mbapatt’’ (lutte traditionnelle). Double Less ne tarde pas non plus à prendre goût à la lutte avec frappe.
 
Très vite, il gravit les échelons, mais sera freiné sur son élan par le lutteur de la Petite Côte Robert Diouf, en 1973. Une défaite qui lui reste en travers de la gorge, mais ne l’empêche pas de se reprendre sa marche triomphale.
 
Sa victoire devant Mbaye Guèye, le Tigre de Fass, en 1974, le propulse au-devant de la scène, même si leur second combat reste toujours sans verdict. Un choc qui restera gravé dans les mémoires. Il avait même inspiré le chanteur Youssou Ndour dans un refrain de son morceau Lamb Ji : «Lamb Ji bi fi amone daw, verdict ba la niouye xar batay (Nous attendons toujours le verdict du combat de l’année dernière).»
 
Champion de lutte gréco-romaine
 
Les talents de Mamadou Sakho ne se limitaient pas seulement à la lutte traditionnelle. Il a, à plusieurs reprises, représenté le Sénégal dans les compétitions de lutte gréco-romaine. Médaillé d’or aux Jeux africains au Kenya en 1987, il a aussi participé aux Jeux olympiques de Montréal en 1976, de Moscou en 1980 et de Los Angeles en 1984.
 
Il prend sa retraite à la fin des années 90. En 2009, Double Less crée son école de lutte à Keur Massar. Mais l’héritage de ce seigneur des arènes, qui a tiré sa révérence le dimanche 5 septembre, à l’âge de 80 ans, est assuré par ses deux fils : Balla Guèye 2 et Sa Thiès.

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