Malgré les sanctions encourues, la pratique de l’excision perdure dans la clandestinité. Dans la matinée du 30 septembre dernier, la dame K. Diallo a décidé d’exciser ses deux filles, âgées de 7 et 4 ans.
Alerté par les cris des victimes, le fils du bailleur de la mamie, est allé se plaindre auprès du chef de quartier qui, à son tour, a avisé la gendarmerie de Tivaouane Peulh.
Sans désemparer, les pandores rappliquent sur les lieux et trouvent la vieille dame, assise sur une chaise, la main gauche tachetée de sang.
Après constat sur les fillettes qui portaient des pagnes ensanglantés, les gendarmes les acheminent à l’hôpital de Rufisque pour des soins.
Auparavant, la perquisition effectuée dans la chambre, a permis aux enquêteurs de saisir un seau contenant des lames, du coton et des produits destinés à l’opération.
Poursuivies pour mutilation génitale et complicité dudit chef, les prévenues ont été traduites hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
« Je n’ai fait que perpétuer une tradition. Je suis née en Guinée Conakry. Je ne savais pas que l’excision est interdite au Sénégal », s’est dédouanée K. Diallo, âgée de 33 ans et mère de trois enfants.
À en croire sa co-prévenue qui tenait difficilement sur ses deux jambes, elle n’a excisé que les deux fillettes.
L’avocate de la société a requis l’application de la loi. Les avocats de la défense ont sollicité la clémence, non sans fustiger le comportement de leurs clientes.
Pour Me Abdoulaye Sène, l’excision est une atteinte aux droits fondamentaux des enfants.
Les prévenues ont écopé d’une peine d’avertissement d’un an avec sursis.