Une polémique a éclaté en Egypte après la publication de déclarations prêtées au cheikh Ahmad al-Tayeb, grand imam de la mosquée d’al-Azhar, affirmant que la polygamie n’était pas la norme en islam et qu’elle était « une injustice » pour la femme. Des déclarations démenties par l’institution, qui est l’une des plus hautes autorités morales de l’islam sunnite.
Dans son démenti, al-Azhar précise que le cheikh Ahmad al-Tayeb n’a pas remis en question « le droit à la polygamie », mais a simplement insisté sur la condition d’équité exigée par le Coran. Une condition selon laquelle l’homme doit traiter ses femmes équitablement financièrement et au niveau des relations matrimoniales.
La législation égyptienne permet à un homme d’épouser jusqu’à quatre femmes simultanément. La remise en question de la polygamie est régulièrement soulevée par des députées égyptiennes et tout aussi régulièrement bloquée par al-Azhar.
Une polygamie estimée aujourd’hui à 4%, et qui a nettement augmenté ces vingt dernières années, à cause notamment de la reconnaissance du mariage coutumier par al-Azhar. Ces mariages non officialisés permettent de contourner la loi obligeant l’homme à prévenir sa première ou ses premières épouses de son nouveau mariage.
RFI