COP26 : plus de 400 jets privés mobilisés pour parler… climat

Jets privés, vols commerciaux, trains… Les moyens de transport des participants à la COP26 ont fait jaser outre-Manche. Et pour cause, des centaines d’avions privés se sont posés en Ecosse pour permettre aux chefs d’Etat du monde entier d’expliquer à quel point le futur de la planète est important. Symboliquement, le chiffre fait mal. Environ 400 jets privés, le moyen de transport le plus émetteur de CO2 au monde, ont afflué à Glasgow pour le sommet sur le climat, provoquant au passage un embouteillage tel sur le tarmac que les avions ont dû parcourir 50 km, à vide, pour trouver une place de stationnement.

Si certains semblent n’avoir pas eu d’autre choix que de passer par les airs, à l’instar des délégations de pays lointains, d’autres apparaissent bien peu consciencieux. Passage en revue des plus ou moins gros ratés de la COP26.

 
Joe Biden et son cortège d’avions, d’hélico et de voitures

Le président américain est arrivé en Ecosse à bord d’Air Force One. Parti des Etats-Unis pour rejoindre le sommet du G20 à Rome fin octobre, il a ensuite rallié Glasgow pour deux jours de COP26. Jusqu’ici, pas de problème, l’avion semble le moyen de transport le plus indiqué pour le chef d’Etat d’outre-Atlantique. Sauf que Joe Biden a également pris dans ses bagages trois autres avions présidentiels. Ainsi qu’un hélicoptère. Et un cortège de plusieurs dizaines de voitures : 85 à Rome, une vingtaine à Glasgow, dont «The Beast» ou «la bête», un véritable tank ultra-sécurisé et extrêmement énergivore à bord duquel le Président se déplace.
 
Boris Johnson, open bar de jet entre Glasgow et Londres

Le Premier ministre britannique rentrera à Londres en jet privé. Un trajet de 640 km depuis Glasgow, réalisable en train en 4 h 30. Sous pression, le porte-parole du gouvernement a expliqué que Boris Johnson avait des «contraintes de temps» qui l’empêchait de prendre la ligne ferroviaire directe. Son avion, l’un des plus efficaces en matière de carbone par rapport à sa taille, est alimenté avec un mélange de carburant «durable».

Les émissions seront en outre compensées par des arbres plantés, a tenté de se justifier Downing Street. Le porte-parole du gouvernement britannique a également défendu l’arrivée des chefs d’Etat par avion, affirmant qu’il était important que les dirigeants se rencontrent en face-à-face pour des discussions aussi importantes. Un argument qui se tient quand on vit à la Barbade, moins quand on réside à Londres.

 
Ursula von der Leyen, la récidiviste
 
La présidente de la Commission européenne s’est rendue à Glasgow en jet pour le sommet de l’environnement, qu’elle a décrit comme un «moment de vérité» pour l’avenir de la lutte contre le changement climatique. Sur 34 voyages officiels à l’étranger, l’initiatrice du Green Deal a utilisé 18 fois des jets privés. Dont une fois pour un trajet d’un peu plus de 50 kilomètres (Vienne-Bratislava), selon les révélations du journal britannique The Telegraph. L’entourage d’Ursula von der Leyen explique que ces voyages n’étaient «pas réalisables avec des vols commerciaux».
 
Jeff Bezos, le souverain poncifs

L’homme le plus riche de la planète est venu à la COP26 en jet privé. Une présence pas vraiment nécessaire, puisque devant les chefs d’Etat, l’ex-PDG d’Amazon a surtout enfoncé des portes ouvertes : «La nature fournit toute la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons et l’oxygène que nous respirons.» S’il a promis des investissements pour la protection de l’environnement à hauteur de 2 milliards de dollars à travers sa fondation Bezos Earth Fund, cela ne l’a pas empêché de célébrer fin octobre le 66e anniversaire de Bill Gates, le fondateur de Microsoft, sur un super-yacht au large de la Turquie. Qu’il aurait rejoint… en hélicoptère, selon le Daily Mail.

Le Prince Charles

L’héritier de la couronne, qui se plaît à se définir comme un fervent défenseur de l’environnement, a lui-même voyagé jusque Glasgow en jet privé après avoir assisté au sommet du G20 à Rome. Un porte-parole de Clarence House a déclaré que le vol avait utilisé du «carburant d’aviation durable». Par ailleurs, le prince Charles affirmait fin octobre avoir transformé son Aston Martin pour qu’elle fonctionne avec «un surplus de vin blanc anglais et du petit-lait provenant de la fabrication du fromage». Assez pour faire oublier les nombreux déplacements à l’étranger de la famille royale ? En 2019, les «Royals» doublaient leur empreinte carbone liée aux voyages d’affaires par rapport à l’année précédente, selon le rapport des comptes de la maison Windsor.
 
Leonardo DiCaprio, le repenti

L’acteur oscarisé, qui se définit lui-même comme un écologiste sur Twitter, a fait une apparition remarquée à la COP26. S’il a pris un vol commercial pour se rendre à Glasgow, où il ne participera qu’à des événements en marge des débats, c’est parce qu’il a souvent été critiqué pour son empreinte carbone élevée. En 2016, il avait ainsi pris l’avion pour rallier la France, uniquement dans le but de récupérer un prix pour son action en faveur de l’environnement.

 
Anne Hidalgo sur la photo des bons élèves

A l’instar de ses homologues de Barcelone et de Londres, la maire de Paris s’est rendue à la COP26 en train. En pleine campagne présidentielle, cette opportunité de montrer ses engagements en faveur de l’environnement est presque trop belle.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here