L’ancienne otage Sophie Pétronin s’explique sur son retour au Mali: “Je suis chez moi ici”

L’ancienne otage franco-suisse Sophie Pétronin, s’est expliquée sur son retour au Mali, pays où elle a été détenue pendant quatre ans par des djihadistes présumés.
 
Libérée en octobre 2020, la septuagénaire est repartie vivre au Mali cinq mois plus tard, auprès de sa fille adoptive. À la tête d’une organisation d’aide à l’enfance pendant des années, jusqu’à son enlèvement à Gao en décembre 2016, Sophie Pétronin avait, dès sa libération, exprimé sa volonté de repartir au Mali.
 
“La France, c’est la France, avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses. Par contre, le Mali est resté et dieu merci, wallah et grâce à Dieu”, a-t-elle dit jeudi à BFMTV, assurant être en sécurité là où elle vit. “Là où je suis, je suis (…) bien gardée, bien protégée, bien nourrie. Je mange bien, je bois bien, je dors bien. J’ai pas de problème”, a-t-elle assuré.
 
Le gouvernement français avait vivement critiqué la semaine dernière l’initiative “irresponsable” de l’ex-otage. “Lorsque nous avons des ressortissants qui sont pris en otage à l’étranger, ce sont nos militaires qui vont les secourir au péril de leur vie. Nous avons des soldats qui ont été tués dans le cadre d’opérations pour aller secourir des otages qui avaient été faits prisonniers dans des pays étrangers”, avait réagi le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal.
 
“Je n’embête personne et personne ne m’embête”
“Pourquoi irresponsable? Je suis chez moi ici”, avait répondu dans la foulée Mme Pétronin au téléphone à un correspondant de l’AFP. “Oui, je suis au Mali depuis un moment. Mais je ne suis pas inquiète et je ne suis pas inquiétée”, avait-elle précisé, semblant confirmer qu’elle vivait dans les faubourgs de la capitale Bamako. “Je me porte bien. Et je suis heureuse d’être là où je suis. Je n’embête personne et personne ne m’embête”, a-t-elle poursuivi.
 
À l’annonce de son retour au Mali, nombre de leaders de droite comme d’extrême droite avaient exprimé leur indignation. “Ce comportement n’est pas seulement irresponsable et ingrat, il est indécent et indigne”, avait dénoncé Marine Le Pen sur Twitter. “200 jihadistes ont été libérés pour sauver Mme Pétronin de sa captivité. Ces ennemis de la France ont pu reprendre les armes contre nos soldats qui exposent leur vie pour notre sécurité”, avait également souligné la candidate à la présidentielle. À gauche, le porte-parole du Parti socialiste Boris Vallaud n’avait pu masquer son embarras: “Je dirais à tout le moins, que ça laisse circonspect, dans une forme d’incompréhension”.
 
“On joue vraiment sur des amalgames”
Le fils de l’intéressée a confié à BFMTV que celle-ci était “un peu abasourdie” par la polémique. “Et je partage complètement cette impression-là, parce qu’on joue vraiment sur des amalgames. […] Ce qu’il faut comprendre, c’est que la situation à Bamako n’est pas la situation dans le nord du Mali. On fait l’amalgame entre une zone de guerre et une zone qui est sécurisée”, a regretté Sébastien Chadaud-Pétronin. “Ma mère est bien au Mali, elle se sent bien là-bas. Une personne doit pouvoir choisir où elle va passer les derniers moments de sa vie”. 
 
Depuis la libération de Sophie Pétronin, il ne reste qu’un seul otage français à l’étranger, le journaliste Olivier Dubois, enlevé début avril au Mali et aux mains d’un groupe djihadiste.

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