La Miss Sénégal 2020, Ndèye Fatima Dione a révélé avoir été violée et engrossée de ce fait. Aujourd’hui, elle a un garçon dont elle ne connaîtrait pas le père. Dans ce sillage, la Miss Sénégal 2019 indexe un Ministre de la République qui l’aurait enceintée. Et d’autres font ou promettent de faire des révélations qui risquent, selon beaucoup, de créer un séisme dans les ménages de hautes personnalités. D’ailleurs, l’Ong Jamra est déjà sur le qui-vive et alerte sur le fait que des délinquants sexuels à col blanc s’activent pour essayer d’étouffer ces affaires.
Une situation révélatrice de l’état de dégradation morale de notre société et qui, d’ailleurs, est un secret de polichinelle. En tout état de cause, c’est une situation qui est loin de surprendre l’opinion publique, étant entendu que là où circulent l’argent, les jolies femmes et peut-être l’alcool et autres choses, difficile de garder la sérénité et mettre en avant des critères de moralité. Mais, ce n’est sans doute pas une raison pour violer.
C’est pourquoi, il faut faire la part des choses. Les filles, qu’elles soient jolies ou non, miss ou pas, qui sont majeures et qui d’une façon délibérée, acceptent des relations sexuelles avec des tiers, sont libres de le faire sous réserve de certaines conditions liées au respect des pratiques de bonne mœurs. Elles ne doivent rendre compte qu’à leurs consciences. Par contre, les mineures ou adultes non-consentantes doivent être protégées. Et c’est le rôle de l’Etat et de la société. Mais, là-dessus, nous devons nuancer. Car, il y a plusieurs formes de consentement. Une personne, par exemple, peut être mise dans des conditions telles que la crainte révérencielle envers une autorité, un parent ou un proche dont elle dépend pour vivre ou pour être connue peut motiver le consentement. En-est-il un, alors ? C’est toute la question.
Si nous prenons le cas de Ndèye Fatima Dione, tout indique que toutes les dispositions avaient été prises pour qu’elle accepte de ‘’s’occuper’’ des hôtes, à défaut elle n’allait plus voyager au Maroc par exemple, si l’on s’en tient à ses propres révélations. Il y a alors une pression morale forte assimilable même à un forcing. Et c’est parce que des subterfuges ont été utilisés qu’elle a été violée. Une situation prévue par le code pénal Sénégal qui parle, aussi de ‘’surprise’’ pour prendre en compte le fait que les personnes peuvent être en état de somnolence ou être sous l’emprise de drogue ou de substances neutralisantes. C’est compte tenu de cette situation et qui, sans doute, se répète beaucoup plus qu’on ne le pense, qu’il serait important de travailler à assainir la pratique par l’implication plus importante du Ministère de la Culture et de ses agents comme cela se fait ailleurs.
Etant donné que la Miss est une Ambassadrice de notre pays, l’Etat devrait être au début, au milieu et à la fin du processus de désignation et de la gestion du statut de Miss avec toutes les garanties morales et matérielles. Car, si on laisse tout cela à des privés, il ne sera pas rare que ce beau capital humain soit utilisé à des fins de dépravation sexuelle pour des raisons de profit. Et on appelle cela du proxénétisme. Un délit puni pour notre arsenal juridique. En clair, il n’est pas question de brûler les couronnes parce que des Miss, on en a besoin aussi.
Mais, ces affaires doivent servir de déclic pour que des financiers privés ne fassent pas de ces jeunes filles, parfois innocentes, des proies toutes désignées. Il ne s’agit pas de donner des leçons de morale à qui que ce soit, mais de ne pas prêter le flanc en fermant les yeux sur des pratiques dont tout le monde est conscient et sur lesquelles on préfère souvent fermer les yeux.