Les transporteurs, qui ont refusé hier de répondre à l’appel du ministre des Transports terrestres pour entamer les négociations, prolongent leur mot d’ordre de grève.
La galère continue, car la grève des transporteurs va se poursuivre. Surtout que les positions restent figées à cause d’un manque de concertations. Attendus à la réunion, hier avec le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Gora Khouma et ses camarades ont boycotté l’invitation de Mansour Faye.
Selon M. Faye, ils ont exigé, avant de se présenter à toute réunion, la présence de tous les autres ministres dont les départements sont concernés par leurs plateformes revendicatives.
Il s’agit des ministères de l’Intérieur, des Forces armées, des Finances et du budget, de l’Environnement, du développement durable, des Collec¬tivités territoriales et du Travail. «Le gouvernement constate, pour le déplorer, la volonté délibérée du cadre de ne pas entamer de négociations», regrette Mansour Faye face à la presse.
Aujourd’hui, les usagers vont continuer à trinquer. «Le gouvernement regrette les lourdes conséquences engendrées par la grève des transporteurs sur l’économie nationale, exprime sa solidarité aux usagers dont les activités économiques et sociales sont impactées négativement par la grève», affiche le ministre des Transports.
Selon ses dires, le gouvernement est sensible aux nombreux désagréments subis par les populations privées ces derniers jours, d’heures de labeur et de revenus.
Mais, l’espoir reste toujours permis. Malgré la position très tranchée du cadre unitaire des transporteurs, le gouvernement reste ouvert au dialogue pour trouver des solutions «pertinentes et définitives» aux problèmes posés, d’après Mansour Faye.
Il révèle que dès la sortie du Conseil des ministres du mercredi, sur instruction du chef de l’Etat, les ministres concernés par les différents points de la plateforme revendicative se sont réunis. A l’issue de cette réunion, plusieurs propositions «concrètes» que le ministre des Transports terrestres est chargé d’exposer aux membres du cadre ont été retenues.
«Ces points, dit-il, portent essentiellement sur trois postes de contrôle routier, qui seront mis en fonction par corridor routier. D’ailleurs cette mesure a déjà commencé à être appliquée, un arrêt interministériel est en cours d’élaboration pour rendre effective cette décision du gouvernement», rassure Mansour Faye.
Quid de la concurrence déloyale ?
«L’Etat combat tous les jours, le transport irrégulier et illégal au regard de la réglementation en vigueur. Sur le contrôle de la charge à l’essieu, l’Etat respecte la feuille de route de l’Uemoa», affirme-t-il.
Après une première journée calme, des scènes de saccage ont par contre escorté le deuxième jour de grève, notamment à Diourbel où des bus de Ddd ont été incendiés. Bien sûr, il condamne «fermement» les violences commises contre certains acteurs, qui veulent exercer leur droit au travail.
Les transporteurs dénoncent les tracasseries policières, la concurrence déloyale, avec notamment l’intervention des véhicules particuliers dans le secteur, l’insécurité des transporteurs, surtout au Mali, l’implication illégale, dans le transport, des voitures guinéennes et gambiennes, le respect des accords conclus entre l’Etat et les syndicats, le retour aux prix des documents administratifs de transport routier pratiqués et des anomalies constatées au Centre de contrôle technique des véhicules automobiles (Cctva), avec la corruption, les multiples difficultés vécues dans la mise en œuvre du Règlement 14 de l’Uemoa.