Depuis le 08 décembre, le Syndicat autonome des enseignements du moyen-secondaire du Sénégal (SAEMSS) observe une grève. Aujourd’hui, les enseignants en sont à leur septième plan d’actions et ne comptent pas s’en arrêter là. Les élèves, de leur côté, sont entrés dans la danse. Partout dans le pays, ils descendent dans la rue pour revendiquer leur droit à l’éducation. L’école sénégalaise vit ainsi dans un éternel recommencement : pourrissement de la situation sous le regard d’une autorité quasi absente.
Selon Saourou Sène du Saemss, les actuelles revendications, objet de leur mouvement d’humeur remontent au 30 avril 2018, date à laquelle, renseigne le syndicaliste, « le Président Macky avait pris l’engagement de corriger ce qui méritait de l’être ». Le gouvernement devait revoir « le système de rémunération des enseignants » à en croire Sène. Des réformes qui visent à corriger les iniquités et les injustices dans la fonction publique « étant donné que sur 956 milliards de la masse salariale, les enseignants qui constituent 70% des effectifs en consomment moins de 12% », renseigne Saourou Séne.
En outre, les syndicats souhaitent que le corps des administrateurs scolaires bénéficie à la fin de leur formation d’une indemnité qui puisse correspondre à leur niveau de responsabilité. Des accords qui tardent à être respectés depuis 2018 aboutissant à la situation actuelle que vit l’école sénégalaise. Une école qui, depuis les états généraux de 1981, semble être dans une mauvaise pente, en débit des assises de l’éducation organisées en août 2014.
A cela s’ajoute la privatisation à outrance de l’enseignement de qualité. D’ailleurs, les élèves, durant leurs manifestations, s’empressent vers les écoles privées pour les faire sortir. Ces élèves se retrouvent à faire face à des éléments de la police qui n’hésitent pas à utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser les mômes. Une situation qui fait ressortir une inégalité ou pire une injustice étant donné que le droit à l’éducation est un droit pour tous.
De son côté, l’Etat du Sénégal reste aphone jusqu’ici. Même si, nous informe Abdoulaye Fané, président de l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees), des démarches sont en train d’être faites pour ramener les deux parties à la table de négociation. Ce lundi, 31 janvier, une rencontre est d’ailleurs prévue entre les parents d’élèves et le ministère de l’Education.
En attendant, le Saemss promet de continuer le combat jusqu’à obtenir gain de cause. Une marche nationale est d’ailleurs prévue le 17 février à Ziguinchor si le ministère ne réagit. D’ici là, les élèves du public continuent de perdre du temps et risquent encore de ne pas voir le quantum horaire respecté pour cette année.