Racine Bocar Wone a comparu hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie au préjudice de deux Sénégalais et deux Égyptiens. Âgé de 48 berges, le récidiviste grugeait les agents commerciaux d’une entreprise, spécialisée dans la vente de vaisselles et d’appareils électroménagers.
D’après Rewmi, il faisait croire à ses victimes qu’il offrait la marchandise à ses deux épouses ou qu’il en avait besoin pour son fast-food. Seulement, après avoir reçu la marchandise à crédit, il la bradait, avant de couper tout contact avec les commerciaux. Deux Sénégalais et deux Égyptiens se sont constitués parties civiles lors de son procès hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Seule à comparaître à la barre, Seynabou Cissé explique qu’elle a fait la connaissance du prévenu par l’intermédiaire d’un de ses vendeurs. Au cours de leur échange téléphonique, il lui dit qu’il avait besoin de deux paquets de bols pour ses deux femmes et d’une cuisinière pour son fast-food. « On avait convenu d’un délai de cinq mois pour le paiement. Lorsqu’il a raté quatre versements, des connaissances m’ont révélé qu’il est habitué des faits. Une fois à la police, les enquêteurs me disent la même chose », a relaté la plaignante. « A chaque fois qu’un collègue volait un paquet de bols, il l’achetait à 20.000 francs. Alors qu’il coûte 110.000 francs », a-t-elle fustigé.
A titre de réparation de son préjudice, Seynabou Cissé a réclamé 480.000 francs. « La cuisinière et les bols coûtent 510.000 francs. Il ne m’a versé que 30.000 francs », précise-t-elle.
Des accusations que Racine Bocar Wone a reconnues sans ambages. Teint clair, silhouette frêle, il affirme qu’il vendait le paquet de bols à 135.000 francs.
Selon la déléguée du procureur, le prévenu a grugé tous les commerçants de Rufisque. « Lors de sa première comparution, j’avais requis un an ferme, mais il a été condamné à deux mois. Il doit être mis hors état de nuire », a-t-elle indiqué, avant de solliciter deux ans ferme. Un réquisitoire qui a fait fondre en pleurs le filou qui assurait seul sa défense. « Je n’ai jamais eu l’intention d’escroquer mes victimes. Je vends toujours à perte », éclate-t-il en sanglots.
Rendant sa décision, le juge a condamné le prévenu à trois mois ferme et à payer 480.000 francs à la partie civile.