Mamadou Oumar Dème s’est encore retrouvé au banc des accusés pour usurpation de fonction, mise en danger de la vie d’autrui et exercice illégal de la médecine. Jugé par le tribunal d’Instance de Pikine-Guédiawaye, le sexagénaire encourt deux ans d’emprisonnement ferme.
Élargi de prison après avoir purgé une peine de deux ans, Mamadou Oumar Dème est retourné derrière les barreaux pour les mêmes délits. Le faux toubib qui continuait à se jouer de la vie de ses concitoyens, est tombé dans les filets des gendarmes suite à une dénonciation anonyme. Le jour de son arrestation dans sa clinique, sise à Pikine, des personnes étaient en train de faire la queue pour une consultation. Mieux, une des salles était équipée de lits d’hospitalisation, thermomètres, tensiomètres, entre autres. Inculpé pour mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégal de la médecine et usurpation de fonction, le prévenu a été jugé par le tribunal d’Instance de Pikine-Guédiawaye. D’après ses dires, il a tourné le dos à la médecine moderne, après sa première arrestation. Mais, certains patients continuent de l’appeler Dr Dème. « Je ne pratique que la médecine traditionnelle », a-t-il argué.
Pour ce qui est du matériel saisi, M. Dème allègue qu’il appartient à son ancien collaborateur, docteur Wade. Entendu en qualité de témoin, Mamadou Dia informe que le prévenu lui a une fois prescrit des médicaments qu’il a achetés à la pharmacie.
Faisant ses réquisitions, le parquet souligne que le prévenu n’a pas de diplôme pour exercer le métier de médecin. « Les faits sont suffisamment établis. Divers matériels ont été saisis dans son cabinet, dont des objets qu’utilise qu’un médecin aguerri. Il faisait des consultations. Il est un multirécidiviste », tonne le substitut du procureur qui a requis deux ans ferme.
Selon Me El Hadji Diouf, aucune plainte n’a été déposée contre le prévenu. « Il n’est pas médecin, mais il est infirmier. Il a aussi un don dans la médecine traditionnelle. Il allie les deux. Le témoin s’est rétabli lorsqu’on lui a prescrit des médicaments », a fait savoir l’avocat qui a plaidé la relaxe. Me Dramé a assuré que le prévenu ne sera plus arrêté pour des faits similaires. « Il est issu d’une famille noble. Il est un père de famille très sociable. Tendez-lui la perche. Après le décès de docteur Wade, il devait se débarrasser des matériels saisis. Je m’engage à ce qu’il cesse ses agissements », dit-il.
Au terme des plaidoiries, le juge a fixé son délibéré au 25 février prochain.