Transports : Face à la concurrence de Yango et des clandos, les “taximen” étalent leur colère

En plus des Thiak-Thiak clando et autres véhicules particuliers qui font la navette entre Dakar et les régions, il y a de nouvelles applications qui nous cassent les pieds». Cette phrase résume le ras-le-bol des taximen.  Ces derniers ont effectué une marche de protestation, ce lundi, pour dénoncer ces nouvelles pratiques qui, disent-ils, réduisent leur chiffre d’affaires.  « Nous ne sommes pas contre, nous avions en effet tenté l’expérience mais, l’Etat ne nous a pas accompagné. Aujourd’hui il laisse des étrangers dans le monde du transport dicter leur loi aux taximen. Ces applications doivent travailler avec nous qui sommes réguliers, pas avec des clandos et des particuliers » a dénoncé Modou Seck, Président du groupement Taxi urbain Sénégal. La marche qui devait partir de la place de la Nation, ex place de l’Obélisque jusqu’au rondpoint de la Rts, a été stoppée à quelques mètres. La raison ? Un manque d’organisation que les forces de l’ordre n’ont pas cautionné. Cette mobilisation risquait d’entraver la fluidité de la circulation du fait du nombre important de taxis.  Un contre-temps que les marcheurs n’ont pas toléré. « L’article 08 de la constitution nous octroie la liberté de marcher, relève Modou Seck. Nous avons demandé une autorisation pour une marche motorisée allant de la place de l’Obélisque au rondpoint de la RTS. Aujourd’hui les policiers nous ont empêché de continuer. On n’a pratiquement pas bougé.  Ce que le commissaire nous oblige à faire est une violation des libertés et nous allons porter l’affaire devant la loi. Nous sommes des Sénégalais, des citoyens honnêtes qui contribuent à l’économie du pays ». 
 
 Saliou Ngom, Président de Manko Taxawou Taximan, affirme que les laissez-passer dont ils ont besoin pour sortir de la ville sont assujettis à une réglementation obsolète qui date de 1960.”Ça ne nous sert à rien, déplore-t-il. Il faut une annulation de manière catégorique. A défaut il faut une annulation jusqu’à nouvel ordre ». Il ajoute que si des solutions ne sont pas prises dans les plus brefs délais, ils comptent passer à la vitesse supérieure.

Dans la même dynamique, Malick ,chargé de communication, affirme que les applications qui interviennent dans le secteur du transport et favorisent le transport irrégulier sans aucune règle sont à déplorer : « Nous réclamons l’arrêt immédiat de la circulation des taxis clandestins communément appelé, clandos, les motos ‘’thiack thiack’’ qui font du transport sans aucun droit. Nous exigeons, aussi, le renouvellement du parc de taxis à Dakar et l’implication des acteurs, l’affichage des amendes forfaitaires dans tous les bureaux de contravention, la suppression des laissez-passer pour les taxis car, ces derniers sont source de corruption et de conflits, la mise en place des aires de stationnement dans toutes les communes de Dakar et aérogares du Train Express régional (TER) et de le BRT avec des toilettes modernes et sécurisées ». Il revendique, également,  « l’amélioration des conditions des transporteurs et chauffeurs au niveau de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD”. “Compte tenu des toutes ces requêtes, nous exigeons auprès de vous des solutions définitives pour améliorer les conditions de vie et de travail des chauffeurs professionnels, en général, et ceux de taxi en particulier”, conclut-il.
 
Ces taximen sont soutenus dans leur lutte par le Cadre Unitaire des Transporteurs du Sénégal. « Il faut davantage de respect mutuel entre les autorités et les travailleurs. Il faut que la convention collective soit renouvelée pour se conformer à l’actualité du transport urbain, à défaut nous allons travailler pour ne rien gagner » a expliqué Modou Ndiaye au nom de la confédération. Il ajoute qu’à la gare routière des baux-maraîchers, les taximen “sont victimes d’un véritable racket, orchestré par un GIE à la légalité douteuse”.  “Les contraventions se payent à 6000 FCFA si l’on s’en tient au barème, mais là-bas c’est à 24000 FCFA et cela en toute complicité avec certains”, précise-t-il.

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