L’infirmier Khalifa Baldé a fait face, hier, au juge du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar. Il est attrait par sa collègue Aïssatou Mballo qui lui reproche les faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 10 jours.
Si le juge en rendant son verdict suit le réquisitoire du parquet, l’infirmier Khalifa Baldé ne sera donc pas puni à la hauteur de ses faits. Alors qu’il comparaissait, hier, à la barre du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar pour avoir roué de violents coups à sa collègue enceinte, le délégué du procureur n’a requis contre lui qu’une peine d’un mois avec sursis. Les faits se sont passés à l’infirmerie des Eaux et Forêts. Tous les deux infirmiers, Khalifa Baldé et la plaignante, Aïssatou Mballo, qui n’entretiennent pas de bons rapports ont une altercation dans les bureaux qu’ils partagent.
Selon la plaignante, elle et le prévenu ne s’adressent pas la parole depuis trois ans. C’est pour cette raison qu’elle était réticente quand son supérieur Mbaye Diaw lui a demandé de travailler avec Khalifa Baldé. Ce, avant que son chef ne finisse par la convaincre. Malgré cela, Aïssatou Mballo ne prenait pas le risque de rester avec le prévenu seuls dans leur bureau de peur que celui-ci n’exécute ses menaces de mort qu’il proférait contre elle.
Le jour des faits, la partie civile raconte que Khalifa lui a demandé de sortir du bureau alors qu’ils venaient de recevoir un patient. Ce qu’elle a refusé. Mais le major qu’elle a avisée lui a demandé de s’exécuter. «Au moment de partir, il m’a insulté. Par la suite, il m’a giflé devant Mbaye Diaw avant de me rouer de coups de poing. Comme je suis enceinte de 5 mois, je lui ai tourné le dos. Il m’a même donné un coup de pied avant que Mbaye ne réussisse à le maîtriser. J’ai des douleurs au dos jusqu’à présent. Il m’a menacé de mort à trois reprises. Je l’ai mordue pour sortir de ses griffes», argue la plaignante qui dit avoir été malade pendant des mois avant cet incident.
C’est après la bagarre qu’elle est allée à l’hôpital et a obtenu un certificat médical qui l’interdit de travailler pendant 10 jours. Prévenu de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 10 jours, Khalifa Baldé a contesté les faits. Toutefois, il reconnaît avoir porté une gifle à la partie civile en réponse d’insultes qu’elle lui a proférées.
«C’est moi qui l’ai encadré quand elle est venue au service. Mais, quelque temps après, elle a cessé de m’adresser la parole», fait savoir le militaire de classe 2011/2. Revenant sur les faits qui lui valent sa comparution, il indique que c’est la plaignante qui l’a cherché. «Ce jour-là, mon ancien était absent. Je consultais avec un autre collègue. Quand le patient est venu, je lui ai demandé de sortir. Elle s’est levée pour s’asseoir sur la chaise de Mbaye Diaw. Quand j’ai insisté, elle est sortie mais elle s’est mise à insulter. Quand le malade est parti, je lui ai demandé de ne plus récidiver devant Mbaye Diaw. Mais, elle m’a insulté de mère. Je l’ai giflé. Quand Mbaye m’a maîtrisé, elle s’est emparée de la pierre qui était devant la porte pour me donner un coup. Il m’a aussi mordu à la main. J’ai même eu une infection», se défend le prévenu.
Entendu à titre de témoin, Mbaye Diaw a conforté les déclarations de la partie civile. Mais selon le prévenu, si celui-ci l’a chargé à la barre, c’est parce qu’ils ont des antécédents.
Pour le conseil de la partie civile, Me Arona Bass, ce dossier pouvait atterrir devant la chambre criminelle. Mieux, fulmine la robe noire, l’époux de Aïssatou mari aurait pu infliger la correction nécessaire au prévenu. Pour la réparation, l’avocat a réclamé la somme de 5.000.000 de francs pour le compte de son client.
À la suite du délégué du procureur qui a requis un mois ferme contre Khalifa Baldé, l’avocat de ce dernier, Me Moussa Baldé a estimé que seul le gifle est constant. «S’il avait roué de coups la dame, c’est l’ambulance qui allait la sortir des services», constate l’avocat qui sollicite une application bienveillante de la loi pour son client. Délibéré le 29 avril prochain.